Après une nouvelle salve de propos racistes à l’encontre de l’actrice de Ghostbusters Leslie Jones, le réseau social a fermé le compte de l’éditorialiste britannique Milo Yiannopoulos.
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Si Internet vous paraît plus calme aujourd’hui, c’est sans doute parce que le journaliste britannique d’origine grecque, à la fois conservateur, misogyne indécrottable et réfutateur sceptique de la culture du viol, a été banni pour de bon de Twitter. Sous le pseudo @Nero, l’éditorialiste du site Breitbart s’était forgé une réputation de gros troll avec ses tweets haineux et ses opinions controversées, ce qui lui a déjà valu la révocation de son badge bleu (qui prouve l’authenticité d’un compte Twitter) et plusieurs suspensions provisoires.
Après avoir publié une critique acerbe du reboot de Ghostbusters, celui qui appelle Donald Trump “daddy“, pour qui la culture du viol est une “fantaisie” et le féminisme un “cancer” s’est dernièrement attaqué à Leslie Jones. L’actrice a reçu tellement d’insultes racistes sur Twitter qu’elle a a décidé de quitter le réseau social, avec “le cœur lourd“.
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Traduction : “Je quitte Twitter ce soir en larmes et le cœur lourd. Tout ça parce que j’ai fait un film. Vous avez le droit de ne pas l’aimer, mais tout ce qui m’a été dit aujourd’hui, ce n’est pas juste.”
Réagissant à la suspension de son compte, Milo Yiannopoulos a confié au site ultraconservateur qui l’emploie, Breitbart, qu’il trouvait cela “lâche” de la part de Twitter, qu’il qualifie de “no-go zone pour les conservateurs, où les terroristes musulmans et les extrémistes du mouvement ‘Black Lives Matter’ ne sont pas embêtés“.
Il a ajouté :
“Comme tous les actes de la gauche régressive totalitaire, cela va leur revenir à la figure et m’apporter toujours plus d’adorateurs. Nous sommes en train de gagner une bataille d’idées, Twitter vient de se tirer une balle dans le pied.
C’est la fin pour eux, tous ceux qui sont pour la liberté d’expression vont comprendre qu’ils ne sont plus les bienvenus sur Twitter.”
Les 338 000 followers de l’autoproclamé “méchant le plus fabuleux du Web” ont eux aussi protesté à coups de hashtags, comme lors de ses précédentes suspensions. Après #JeSuisMilo c’est maintenant #FreeMilo qui caracole en tête des tendances sur Twitter.
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Traduction : “C’est une blague ? Les fascistes de Twitter font encore taire les conservateurs. C’est triste. #FreeMilo #FreeNero”
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Traduction : “Twitter qui vire @Nero mais laisse tranquilles des tueurs de policiers, des terroristes et autres extrémistes, c’est juste honteux. #FreeMilo”
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Traduction : “Grand Dieu, Twitter ne comprendra donc jamais. Un réseau social qui s’en prend à la liberté d’expression perd automatiquement de sa valeur. Encore. Joyeux boursicotage à ceux qui vont vendre leurs actions. #FreeMilo”
D’autres twittos en revanche, ont célébré la nouvelle.
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Traduction : “Nero vous manque ? Il vous suffit de prétendre que votre poupée est un troll avec un ego de la taille de la lune constamment en train de cracher des propos racistes.”
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Traduction : “Toutes les femmes sur Twitter quand elles apprennent que Milo Yiannopoulos a été banni de façon permanente.”
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Traduction : “Annonce publique : le droit à la liberté d’expression signifie que le gouvernement ne peut pas vous arrêter pour vos propos. Cela ne veut pas dire que tout le monde doit écouter vos conneries ou vous accueillir quand vous les partagez. Le 1er amendement n’est pas un bouclier contre les critiques et les conséquences. Si on vous crie dessus, vous boycotte, vous vire d’une communauté en ligne ou qu’on annule votre spectacle, vos droits ne sont pas violés. C’est juste que les gens qui vous écoutent pensent que vous êtes un con, et ils vous montrent la porte.”
Avec ce bannissement et la promesse de la publication imminente de nouvelles règles d’utilisation pour protéger les victimes de harcèlement en ligne, Twitter essaye clairement de rectifier le tir après des années de passivité. Ce qui n’empêche pas certains utilisateurs de se demander si la suspension de Milo Yiannopoulos va régler le problème.
Ce “meninist” assumé aura en tout cas atteint son but : repousser toujours plus loin les limites de ce qui peut être dit sur Internet.