Une pétition a recueilli plus de 14 000 signatures en Arabie saoudite pour exiger la fin de la mise sous tutelle des femmes par les hommes.
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Voyager, se marier, sortir de prison, obtenir un emploi ou avoir accès à des soins médicaux sont autant de choses pour lesquelles les femmes saoudiennes doivent obtenir la permission d’un homme de leur famille.
Des milliers de citoyens demandent aujourd’hui l’abolition de ce système de tutorat, à travers une pétition. La militante féministe Aziza Al-Yousef, qui a lancé le mouvement, a affirmé au Guardian :
“Les femmes devraient être traitées comme des citoyennes à part entière. Ce n’est pas seulement un problème pour elle, ce mode de fonctionnement met aussi beaucoup de pression sur les hommes.”
Des femmes dépendantes de leurs tuteurs
Le mouvement pour l’indépendance des femmes a pris de l’ampleur ces dernières années en Arabie saoudite. Le hashtag #IAmMyOwnGuardian, “Je suis ma propre tutrice”, a explosé sur Twitter après que l’ONG Human Rights Watch a publié un rapport sur le sujet en juillet dernier. On peut y lire que la vie de ces femmes dépend entièrement du bon vouloir de leurs tuteurs, et que certains profitent de la situation :
“Dans certains cas, les hommes utilisent l’autorité que leur confère la tutelle pour extorquer de l’argent aux femmes qui dépendent d’eux. Ils n’acceptent de les laisser travailler ou voyager qu’en échange de grosses sommes.”
Le rapport indique aussi que les maigres tentatives de changement mises en place par le gouvernement n’ont aucun effet. Il avait déjà été promis que cette loi serait abolie à deux reprises, en 2009 et en 2013, après être entrée dans le collimateur du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
Urgence économique
En plein déficit budgétaire, le pays multiplie les coupes dans ses dépenses et a introduit en début d’année le plan “Vision 2030” qui vise à réduire la dépendance du pays aux revenus générés par le pétrole. Il prévoit, entre autres, une augmentation de la participation des femmes sur le marché du travail saoudien.
Un changement qui se heurte au système de la tutelle qui oblige les femmes à demander une autorisation pour travailler. Avec un niveau d’éducation plus élevé en moyenne que les hommes, elles ont pourtant un rôle vital à jouer dans l’économie. Selon Hamid M. Khan, le directeur adjoint de la fac de droit à l’université de Caroline du Sud, la royauté saoudienne est divisée sur le sujet :
“De nombreux membres de la famille royale – pas tous, mais un nombre significatif – en ont un peu marre.”
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Traduit de l’anglais par Sophie Janinet