Le quotidien new-yorkais publie le reportage photo d’Aris Messinis, embarqué sur un vaisseau de sauvetage de migrants en Méditerranée. Des clichés qui révèlent une réalité révoltante.
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La “une” du New York Times daté du jeudi 6 octobre est choc. En photo, on devine une scène sur une embarcation : des hommes, dont certains portent des gilets de sauvetage, entourent des cadavres littéralement empilés. Il faudrait avoir été aveugle et sourd à l’actualité de ces trois dernières années pour ne pas immédiatement comprendre de quoi il s’agit : le NYT consacre sa première page au drame quotidien des migrants en Méditerranée.
Elle annonce un long format édifiant d’un photographe de l’AFP, Aris Messinis. Le reporter raconte en images ce qu’il a vu lorsqu’il était embarqué sur L’Astral, un navire dont la mission est de venir au secours des hommes et des femmes qui tentent leur chance en traversant la mer depuis la Libye pour gagner les côtes européennes.
11 000 personnes secourues en mer cette semaine
Son reportage a été réalisé mardi 4 octobre, alors que ces passagers originaires d’Érythrée, d’Éthiopie, de Somalie, du Nigéria et d’autres pays d’Afrique subsaharienne ont été sauvés par L’Astral. Ils font partie d’une vague de plus de 11 000 personnes secourues en mer, notamment par les gardes-côtes italiens. Tous n’ont pas eu cette chance et certains clichés du photographe ne cadrent que la mort dans les cales sombres des embarcations de fortune auxquelles des dizaines de milliers de gens confient leur destin chaque année.
Aris Messinis, qui a couvert les conflits meurtriers en Syrie et en Libye, explique au quotidien américain n’avoir jamais vu ça. “Ces gens étaient paniqués”, relate-t-il. Dans l’une de ces embarcations, on pouvait compter 150 vivants et 29 morts – 10 hommes et 19 femmes, précise le journal. “Ils nous ont dit que ces gens sont morts dans la nuit”, rapporte le photographe. L’article se conclut sur un témoignage d’Aris Messinis :
“J’ai vu la mort de nombreuses fois, mais jamais ça. C’est choquant et c’est ce qui nous fait ressentir que nous ne vivons pas dans un monde civilisé.”