Et certains y voient une volonté d’affaiblir encore un peu plus un vice-président devenu trop encombrant.
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Dans la famille Philippot, je voudrais… le frère. Marine Le Pen a quelques contentieux à régler avec son vice-président, Florian Philippot, et dès qu’elle peut lui mettre des bâtons dans les roues, elle saute sur l’occasion. C’est en tout cas ce qu’affirme le Journal du Dimanche dans son édition du 23 juillet. Pour l’hebdomadaire, la nomination de Damien Philippot aux côtés de la présidente du Front National a en effet plus à voir avec la possibilité d’isoler son frère qu’avec ses capacités.
Et pourtant, malgré sa défaite aux législatives face à un candidat LREM, Damien Philippot n’est pas dénué de savoir-faire. Dans un (remarquable) article du Monde revenant sur le naufrage de Marine Le Pen durant le débat de l’entre-deux-tours, les journalistes Raphaëlle Bacqué et Olivier Faye décrivaient l’homme en ces termes :
“Damien Philippot […], c’est le ‘off’, l’homme […] des coulisses, qui a quitté l’IFOP pour mettre son expertise des sondages au service du FN. Damien est plus urbain, plus partageur, mieux apprécié [que son frère, ndlr]. Diplômé de Sciences Po, directeur du pôle argumentaires de la campagne, il a travaillé avec tous quand l’énarque Florian semble souvent se tenir à distance. Après la présidentielle, lorsque Florian Philippot lancera son association Les Patriotes, Damien s’abstiendra d’y adhérer.”
Pour le quotidien français, une chose rapproche les deux frères : la conviction intime qu’il est possible de propulser le FN sur le devant de la scène en dépassant le fameux clivage gauche-droite qui anime encore une bonne partie des Français. Une stratégie qui a besoin de marqueurs, de points de repère. Pour Florian Philippot, c’est la sortie de l’euro : un acte fort qui agrège les laissés-pour-compte de la mondialisation et les déçus de l’Europe, mais qui lui attire les foudres de la plupart des cadres du parti, dont la présidente.
Persuadés que la sortie de l’euro effraie de nombreux électeurs potentiels, Marine Le Pen et bon nombre de dirigeants d’extrême droite souhaitent reléguer la mesure au second rang. À l’issue du séminaire du FN, il a ainsi été décidé que le passage à la monnaie unique ne se ferait qu’à la fin d’un hypothétique quinquennat frontiste. Une décision qui laisse Florian Philippot sur le carreau, tout comme celle de rapprocher un peu plus son frère de la présidente du parti.