La présidente du Front national ne recule devant rien, semble-t-il, pour siphonner les voix de la droite traditionnelle.
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Marine Le Pen s’amuse. Dans un bref billet posté sur son site de campagne, la présidente du Front national (FN) a annoncé le nom de celui qui avait ses faveurs pour obtenir son parrainage. En tant que député européenne, elle pouvait choisir de le filer à n’importe quel candidat à la présidentielle. Ce sera Henri Guaino.
“Dès aujourd’hui, dans un souci de pluralisme politique, je souhaite apporter à Henri Guaino mon parrainage pour sa candidature”, écrit la candidate FN. Marine Le Pen défenseure du pluralisme, grande démocrate, on aura tout vu. D’après Florian Philippot, vice-président du parti, “ce parrainage n’est pas une question de soutien politique, c’est une question de démocratie”. Puisqu’on vous dit qu’ils sont démocrates, au FN !
“Je n’ai rien demandé, je viens de découvrir cela”, confie de son côté Henri Guaino, au micro de France Info. Sous couvert de défendre un “petit candidat” qui n’a à ce jour que 17 parrainages, Marine Le Pen vise en fait une tout autre cible.
“Avec la candidature de François Fillon à l’élection présidentielle, la sensibilité patriote d’Henri Guaino, a été définitivement enterrée au sein de LR”, assène-t-elle dans son billet. Bah voilà, là c’est clair ! Il s’agit ni plus ni moins de siphonner un peu plus l’électorat conservateur déçu par les affaires à répétition qui frappent le candidat Les Républicains.
François Fillon lui-même mettait tout le monde en garde sur cette porosité entre les électorats : “Mes électeurs passeront vers Marine Le Pen.” Avec son apparent soutien à Henri Guaino, Marine Le Pen leur lance un appel du pied au vu de tous. Bref, un bon foutage de gueule médiatique et, il faut bien le reconnaître, un très bon coup politique.