Les premières critiques l’avaient encensé. On vous le confirme, Mad Max : Fury Road est bien le chef-d’œuvre annoncé.
C’est avec une grande impatience que l’on attendait le quatrième volet des aventures du célèbre Max Rockatansky. Les premières critiques criaient au génie. Les festivaliers de Cannes ont évoqué “un choc”. La barre était donc très haute. Le jeudi 14 mai a enfin marqué la fin du suspense et on peut maintenant dire que les éloges étaient amplement méritées.
Oui, Mad Max : Fury Road est bien l’un des meilleurs films d’action de tous les temps. Oui, George Miller a réussi son retour et oui, Tom Hardy est à la hauteur du rôle. Mais c’est bien plus que cela. Toute la saga est réinventée, le mot “blockbuster” a trouvé une nouvelle définition, les personnages féminins gagnent une place très importante dans l’intrigue et on ne veut plus sortir de ce désert où les bagnoles foncent à toute allure. Il est maintenant temps de vous expliquer en détails pourquoi vous allez vous prendre une véritable claque.
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De l’action ultra-maîtrisée
Mad Max est avant tout un film d’action. Dans les trois premiers volets, il y avait des bagnoles, des motos, des mecs bizarres et Max Rockatansky (alias Mel Gibson), éternel héros solitaire qui tente de survivre sans demander l’aide de personne. Pour l’époque (les années 80), les courses poursuites étaient impressionnantes et le premier volet avait marqué les esprits par son impression de jamais-vu. L’intuition du réalisateur australien ? Faire un film post-apocalyptique avec très peu de moyens et de décors. Des routes ensablées pouvaient largement suffire.
Aujourd’hui, les films qui dégoulinent d’effets spéciaux ne manquent pas, la surenchère d’action non plus. Ce qui est déjà magistral avec Mad Max : Fury Road est qu’il a été tourné en utilisant le moins de fonds verts possibles. Les acteurs et actrices ont donc eu du sable dans les yeux, ont eu froid et beaucoup de voitures ont réellement explosé. Rien que pour ça, on tire notre chapeau à George Miller et on l’applaudit bien fort.
Aussi, les scènes d’action sont d’une maîtrise parfaite et on en prend plein la vue. La sueur coule à flots tout comme le sang qui rougit petit à petit les capots chromés. On comprend ce qu’il se passe et on prend énormément de plaisir à voir ces tas de ferraille tunés partir en fumée, s’entrechoquer et déraper sur le sable brûlant. Encore plus que dans les précédents opus qui n’étaient pas aussi mouvementés et qui sont aisément surpassés – surtout le troisième, loin d’être mémorable, dans lequel on n’a jamais vraiment compris pourquoi Tina Turner y figurait.
Le découpage du film est un sans-faute. On a pu lire qu’il y avait de l’action non-stop mais ce n’est pas tout à fait vrai. Il y a quatre longues poursuites jouissives entrecoupées de scènes qui marquent des pauses bienvenues dans ce déchaînement de violence routière. On n’est jamais fatigué, on a le temps de se reposer et même de s’émouvoir devant des scènes visuellement sublimes avant que les moteurs ne rugissent à nouveau. Et ça c’est chouette.
Une nouvelle définition de “blockbuster”
Ce quatrième volet des aventures de Max donne une tout autre dimension à la définition de “blockbuster”. Oui, le film peut être qualifié comme tel puisqu’il entre dans la définition qu’en donne Le Larousse : “Production cinématographique à gros budget publicitaire, destinée à produire des profits record“. Alors que le premier film de la saga n’avait été tourné que pour la somme ridicule de 350 000 dollars, cette Fury Road en aurait coûté au moins 100 millions. Mais on ne pense pas se tromper en disant que Miller rentrera aisément dans ses frais.
Aujourd’hui, quand on voit le terme “blockbuster”, on pense surtout aux films de super-héros (coucou les Avengers) ou encore les films catastrophe à la 2012 et les sagas Michael Bay façon Transformers. Autrement dit des longs métrages qui se servent tous de la même recette pour fonctionner. Et finalement, ça en devient lassant et on passe très vite à autre chose. Avec Mad Max, on a affaire à une société post-apocalyptique désertique où les enjeux sont différents et qui donne un tout autre visage au paysage cinématographique.
Alors oui, le scénario est simple et reprend la même trame plus ou moins à chaque fois. Fury Road peut être comparé au deuxième volet – Le Défi – où Max devait protéger une réserve de pétrole prise d’assaut par des motards pilleurs. Là, c’est Immortan Joe (Hugh Keays-Byrne qui jouait le méchant Toecutter dans le premier volet), monstre à la mâchoire métallique, qui règne sur la population restante avec ses Warboys chéris.
Et cette fois-ci, en plus du pétrole, c’est l’eau qui vient à manquer et que Joe possède en quantité mais qu’il n’est pas très enclin à partager, évidemment. S’ensuivent les courses poursuites qui amènent à un schéma répétitif mais jamais lassant et qui fonctionne à chaque minute.
Furiosa en tête de la course
Une musique dingue
Dernier argument pour vous prouver (si vous n’êtes toujours pas convaincus) que le film est un chef-d’œuvre, c’est sa musique absolument dingue. Signée Junkie XL (alias Tom Holkenborg), la soundtrack rythme à merveille les images d’explosions, de perches qui oscillent et de folie meurtrière. Vous pouvez l’écouter ici pour vous mettre dans l’ambiance. On vous prévient, ça claque, ça dépote, ça envoie du lourd.
Dans le film, cette musique est même présente à l’écran avec les percussions attachées aux voitures sur lesquelles tambourinent les sbires de Joe. L’un des Warboys se déchaîne sur une guitare flamboyante qui crache du feu (on veut la même), devant des enceintes gigantesques qui renvoient la musique bien au-delà des dunes de sable et qui nous emportent loin très loin. Le combat entre Max et ce guitariste est d’ailleurs parfaitement chorégraphié et nous laisse pantois. On tape du pied, on frissonne et on en redemande.
Vous devriez maintenant être déjà en train de réserver votre place pour ce film magistral que vous aurez envie de revoir encore et encore et qui vous donnera envie de crier “What a day ! What a lovely day !”.