M.I.A. refuse de s’incliner face au PSG

M.I.A. refuse de s’incliner face au PSG

M.I.A. s’explique dans une interview sur le bras de fer qui l’oppose au PSG autour de l’utilisation d’un maillot “piraté” du club dans l’un de ses clips.

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Après deux mois en ligne, le dernier clip de M.I.A. était violemment attaqué par le PSG, qui lui demandait de le retirer sous 24 heures. En cause : la chanteuse britannique arbore dans quelques scènes de la vidéo un faux maillot du club parisien floqué du logo “Fly Pirates” (détournement intentionnel d’un sponsor habituel du PSG). Dans un communiqué, la direction du PSG se dit vexée d’être associée au sort des réfugiés. C’est, selon la direction, une “source de discrédit” , et elle et n’hésite pas à menacer l’auteure de “Bad Girls” de poursuites judiciaires au nom du “préjudice” subi.

Loin de courber l’échine, M.I.A. ne s’en affichait que de plus belle sur Twitter et Instagram, arborant ce maillot contrefait et acceptant l’affrontement direct avec le club, propriété d’un fonds souverain qatari.

“Le message leur est complètement passé au-dessus”

Mais après le temps des réseaux sociaux vient celui d’une contre-offensive argumentée. Comme l’a repéré Jeune Afrique, M.I.A. s’est confiée à la webradio Democracy Now !. D’après elle, “les vêtements de sport sont l’uniforme des pauvres du monde entier, et ce sont des fringues trafiquées. Dans les années 1990, c’était les grandes marques, maintenant ce sont les fingues de sport”. Elle poursuit :

“Si vous regardez les pays du tiers-monde comme un ensemble, et pas seulement la question des réfugiés, ou si vous regardez les zones de guerre ou les bidonvilles, vous le savez : vous trouverez des vêtements de sports, dans les familles de la classe moyenne et de la classe au-dessus, quelle que soit la situation démographique du pays en question. Le vêtement de sport est juste devenu international, c’est l’uniforme national et universel pour tout le monde.”

M.I.A. regrette également que “le message principal du clip leur [soit] complètement passé au-dessus de la tête” et tacle le fait que le club prenne l’affaire tant à cœur : “Vouloir à tout prix contrôler ça, c’est vraiment stupide. Vous savez, je ne peux pas contrôler quelque chose comme ça. C’est une manière réaliste de représenter la communauté des migrants.”

La chanteuse tweetait également avoir pensé rendre hommage à la ville de Paris après les attaques que la ville a subies le 13 novembre :

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Le PSG est-il en train de commettre une gaffe ?

C’était pourtant de loin un des meilleurs clips de l’année : avec “Borders”, M.I.A. abordait de front la question des migrants et des réfugiés en montrant des hommes à l’assaut de grillages barbelés, entassés sur des radeaux de fortune, enveloppés dans des couvertures de survie. Forcément, le message claque – surtout dans la musique pop, si frileuse habituellement à s’emparer de politique. Et le PSG, qui affiche une fermeté qui frise l’absurdité, est en train de se faire une très mauvaise pub.

Pour l’exercice 2013-2014, le PSG annonçait 474,2 millions d’euros de chiffre d’affaires (un bond historique de + 75,4 millions d’euros par rapport à l’année précédente). L’année précédente, le club tirait plus des deux tiers de ses revenus de ses retombées commerciales : tournées internationales, nouveaux contrats… et vente de produits dérivés, comme des maillots par exemple. Sinon, en 2015, plus de 3 770 migrants ont trouvé la mort dans les flots de la Méditerranée.