De plus en plus de cas ont été constatés dans les transports en commun de la ville.
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Pendant des années, la capitale anglaise s’est arraché les cheveux sur la question de la légalité du visionnage de pornographie en public, un débat qui divisait les avocats, les amateurs et les internautes. Cette semaine, le directeur des transports en commun de Londres a fini par se prononcer sur le sujet et a déclaré que regarder du porno dans le métro et le bus devrait être considéré comme une infraction.
La compagnie des transports de Londres, Transports for London (TFL), a indiqué que ceux qui agiraient de la sorte seraient désormais dénoncés à la police et risqueraient d’être poursuivis. Le nombre de cas rapportés indique que le phénomène est en pleine expansion. Les passagers seront donc désormais invités à signaler ce genre de comportement aux agents de la TFL, sans avoir à apporter la preuve qu’un délit a été commis, rapporte le site Refinery 29. Ces signalements seront ensuite communiqués à la police.
“Nous ne tolérons pas les comportements sexuels importuns dans notre réseau“, a déclaré le chef de la sécurité des transports Siwan Hayward à l’Evening Standard :
“Si quelqu’un vous a mis mal à l’aise, par exemple en visionnant du matériel pornographique, s’il vous plaît, informez la police ou un membre de notre personnel.”
La station de radio BBC 4 a soulevé le problème dans l’émission Woman’s Hour lorsque l’une de ses journalistes a repéré durant son trajet quotidien un homme qui regardait du porno dans un bus bondé. Elle a expliqué que si elle n’avait pas confronté l’homme, elle s’était sentie mal à l’aise et contrariée.
Une question qui fait débat
Les avocats sont divisés sur la question : certains expliquent que la loi ne peut empêcher quelqu’un de regarder de la pornographie en public si son comportement n’est pas abusif. D’autres rétorquent que cela contrevient automatiquement aux règles de décence.
Le débat agite aussi Twitter et Reddit, où un utilisateur suggère de confronter les personnes agissant ainsi en lançant une conversation sur les taches de sperme ou leur scène préférée. La journaliste et auteure Rhiannon Lucy Cosslett pointe quant à elle une tendance déraisonnable et dominatrice qui pousse une personne à sortir son téléphone en public pour regarder du porno :
“Imaginez un peu le sentiment d’impunité dans l’appropriation de l’espace public qu’il faut avoir pour que l’envie de regarder une femme nue se faire pénétrer l’emporte sur la gêne que cela peut causer aux femmes et aux enfants autour de vous.”
The debate rages on...how would YOU feel if the person sitting next to you on the bus was watching porn - and what would you do about it? pic.twitter.com/FW0HqUQpwA
— BBC Woman's Hour (@BBCWomansHour) January 16, 2017
Traduit de l’anglais par Sophie Janinet