Le président des États-Unis ment. Tout le temps.
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La guerre ouverte entre Donald Trump et les médias américains bat son plein. Dernière attaque en date, une courtoisie du New York Times : la liste complète des “mensonges et faussetés” prononcés par le président américain depuis sa prise de fonction, le 20 janvier dernier. On vous invite à aller la consulter ici, c’est collector.
“Le problème avec Trump, c’est qu’il a érigé les fake news en système”, nous expliquait la journaliste Anne Sinclair il y a quelques semaines. Et au vu de l’impressionnante liste de mythos éhontés qu’il a lâché sur les ondes, dans les colonnes des journaux ou sur Twitter, on est bien forcés de la croire. Exemples :
- “L’enquête russe n’est pas sur moi – ce n’est pas une enquête, ce n’est pas sur moi. Vous savez, ils regardent beaucoup de choses.” Eh bien, si.
- “Nous avons fait passer plus de lois que n’importe quel président.” Nope. Clinton, Carter, Truman ou encore Franklin Delano Roosevelt le devancent tranquillement. Sans parler de l’ambition des textes passés, plutôt au rabais sous la présidence Trump.
- “J’ai fait la couverture du Time Magazine 14 ou 15 fois. Je crois qu’on tient un record dans l’histoire du journal.” Le NY Times rappelle alors que Trump n’a fait la couverture que 11 fois contre… 55 pour Nixon. On tient ici un formidable double mytho.
Donald le mytho
Triste réalité : le président américain a menti ou exagéré des faits tous les jours au cours de ses 40 premiers jours de mandat. Un rythme effréné qui s’est légèrement calmé après coup, mais pas forcément pour les bonnes raisons : les jours sans mensonge coïncident presque exactement avec ceux où Donald Trump joue au golf, se repose dans sa villa de Mar-a-Lago, visite l’une de ses propriétés ou ne dégaine pas sur Twitter. Bref, il ne ment pas au public quand il ne parle pas en public. CQFD.
Par définition, ces mythos à répétition ne reposent sur aucun fait avéré, et amènent donc assez logiquement Trump à se contredire. Ainsi, à partir de quand exactement la Chine a-t-elle commencé à manipuler sa monnaie pour accentuer la compétitivité de ses entreprises à l’international ? “Au moment où je suis rentré au bureau ovale”, assure Donald Trump le 21 avril. Puis “pendant l’élection”, défend-il le 29. “Dès que j’ai été élu”, pérore-t-il ensuite le lendemain. Le 1er mai, cela devient : “Depuis que j’ai commencé ma campagne.” Et enfin, le 4 mai : “Depuis que j’ai commencé à parler de manipulation monétaire.” On hallucine.
Entre le 21 avril et le 4 mai, soit en l’espace de deux semaines seulement, sur un sujet brûlant de politique internationale, le président des États-Unis réussit l’exploit de déclarer cinq “faits” tout à fait contradictoires. Et ce, au vu et au su de tout le monde, puisque ces déclarations sont la plupart du temps aisément vérifiables. Résultat, un sondage récent montre que près de 60 % des Américains voient leur président comme un homme malhonnête. Sans blague.