La rencontre avec le Che
Lorsque j’ai vu que les stores étaient baissés, après nous être introduits, je lui ai demandé en français : “Che, est-ce que je peux ouvrir les stores ? J’ai besoin d’un peu de lumière”. Mais il a refusé. Je me suis dit “bon ok, c’est son visage, pas le mien.
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Commence alors un grand débat idéologique entre la journaliste américaine et le Che. “Il ne m’a pas regardé une fois, il a été beaucoup trop occupé à essayer de la convaincre avec des cartes et des graphiques “, poursuit René Burri. Il était “comme un lion en cage” se rappelle-t-il, comme si le fait de se retrouver dans un bureau l’ennuyait. D’ailleurs, il partira deux ans plus tard tenter de répandre son idéologie en Afrique.
C’est ainsi que trois heures plus tard, le jeune photographe, disciple de Henri Cartier-Bresson, connu pour avoir couvert de nombreux conflits sans jamais prendre en photo un seul cadavre, repart avec huit bobines, soit près de 200 photographies. On y voit tour à tour le guerrillero joyeux, triste, soucieux, ambitieux, convaincu et parmi elles, se trouve la fameuse photographie qui continue de façonner le mythe du Che encore aujourd’hui.