Une nouvelle tendance grimpe en flèche aux États-Unis : celle des tatouages ultraviolets. Toutefois, cette mode n’est pas sans risques.
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Le tatouage existe depuis des milliers d’années. S’il était à une époque l’apanage exclusif des forains, des marins et des bagnards, aujourd’hui cet art s’est répandu dans toutes les couches de notre société, et il n’est pas imperméable aux tendances.
À l’époque de MySpace, les ados se faisaient tatouer des étoiles de mer un peu partout. Ensuite sont arrivés les tatouages de chapelets à la Nicole Ritchie. Puis vint le règne des formes géométriques.
Du fait de l’omniprésence de lampes à rayons ultraviolets dans les clubs et les festivals, une nouvelle tendance fait son chemin : le tatouage qui n’apparaît qu’à la lumière noire.
Grâce à une encre réactive aux ultraviolets, les tatoueurs peuvent créer des motifs qui n’apparaissent qu’à la lumière noire, brillant d’un éclat paranormal en pleine nuit.
Le tatouage à ultraviolets est une sorte de message codé que l’on porte sur soi tout le temps. C’est la manière la plus simple d’enfin admettre votre adoration pour les méduses fluorescentes, sans avoir à passer dans un laboratoire clandestin pour mélanger votre ADN à celui de l’invertébré. Et puis, comme vous le dira n’importe quel fêtard, tout ce qui brille dans le noir est cool !
Mais est-ce que c’est sans risque?
Quoi que vous raconte votre tatoueur, la FDA (la Food and Drugs Adminstration, l’administration chargée de superviser les normes sanitaires pour la nourriture et les médicaments, aux États-Unis) n’a pas approuvé l’usage de cette encre pour des tatouages. D’après cette institution, cette encre ne devrait être utilisée que par le secteur de la pêche, pour l’étiquetage des produits.
Comme c’est souvent le cas dans les tendances qui se développent rapidement, il est beaucoup trop tôt pour connaître les effets à long terme de l’encre réactive aux ultraviolets sur le corps humain.
Les encres UV provoquent plus d’allergies que les encres classiques
Des irritations cutanées, des ampoules et des sensations de brûlure ont cependant été signalées. Même quand tout marche comme prévu, le tatouage à l’encre UV laisse plus de cicatrices, l’encre UV ne pouvant cacher les petites marques provoquées par l’aiguille du tatoueur.
Le tatouage fluorescent vous coûtera aussi plus cher : le prix de l’encre est plus élevé et plusieurs passages au salon de tatouage sont nécessaires.
Du fait de cette incertitude sur l’effet à long terme de l’encre UV, un grand nombre d’artistes tatoueurs refusent tout simplement de proposer ce service. Le studio de tatouage d’Orlando Hart & Huntington Tattoo Company a posté une déclaration sur son site justifiant son refus de l’encre UV :
“Cette encre n’a pas été testée correctement pour l’instant, et on se refuse à injecter une substance, dont on ne connaît pas l’effet, dans le corps de quelqu’un.
Nous sommes un établissement professionnel et sérieux, nous ne testons pas de produits sur nos clients et nous ne plaisantons pas sur la santé ou l’hygiène.”
Mais comme le montrent les photos incluses, il n’est pas impossible de trouver des tatoueurs renommés qui travaillent avec ce matériau, à l’instar de Greg Kulz, tatoueur de San Francisco, qui travaille avec ce type d’encre depuis vingt ans.
Si toutefois vous tenez absolument à vous faire un tatouage qui brille dans le noir, essayez de trouver un salon qui utilise des encres réactives à la lumière noire, et pas des encres phosphorescentes. Ce n’est pas une simple question de mots, la nuance est de taille. Contrairement à l’encre qui réagit aux ultraviolets, l’encre phosphorescente contient du phosphore, qui permet au tatouage de briller dès qu’il fait noir. Le phosphore est cancérigène, même s’il n’est pas encore prouvé spécifiquement que le phosphore contenu dans l’encre phosphorescente provoque des cancers.
Au final, même si grâce à ces tatouages vous êtes à coup sûr l’attraction de la soirée, mieux vaut attendre que la science détermine la dangerosité de ce produit pour votre santé.
Traduit de l’anglais par Dario