Au moins 200 000 personnes se sont rassemblées dans les rues de Roumanie pour contester un assouplissement de la législation anticorruption.
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Des manifestations monstres. Mercredi 1er février, les Roumains se sont mobilisés dans les principales villes du pays contre l’action de leur gouvernement. Au total, ce sont entre 200 000 et 300 000 personnes, selon les médias locaux, qui ont contesté l’adoption en catimini d’un décret mettant pénalement à l’abri les hommes politiques dans le cas de plusieurs infractions. En une nuit, le mouvement de protestation est devenu le plus important que le pays ait connu depuis la chute de la dictature communiste de Nicolae Ceaușescu en 1989.
Selon une ordonnance d’urgence et deux projets de loi adoptés par le gouvernement dans la nuit du mardi 31 janvier, plusieurs délits seront donc dépénalisés. En cas d’abus de pouvoir, les politiques roumains n’écoperont par exemple d’une peine de prison que si le préjudice est supérieur à 44 000 euros, et si la dénonciation du délit n’est pas effectuée dans les six mois qui suivent l’infraction, celle-ci deviendra caduque.
La corruption, un fléau de la vie politique roumaine
Autre exemple : une personne condamnée pourra désormais occuper un poste publique. Selon l’AFP, ces mesures devraient notamment permettre au chef du Parti social démocrate (PSD) et ancien ministre de l’Intérieur Liviu Dragnea, d’échapper au principal chef d’accusation le visant dans un procès d’emplois fictifs qui s’est ouvert ce mardi. Cet homme politique, connu pour ses nombreuses affaires de corruption, avait déjà été condamné pour une affaire de fraudes électorales en 2016, ce qui l’avait empêché de devenir Premier ministre après la victoire de son parti aux élections législatives de décembre dernier.
La corruption est un fléau qui ronge la Roumanie, et c’est ce qui a poussé des centaines de milliers de Roumains à descendre dans la rue, dans un froid glacial, pour protester contre ce décret. À Bucarest, la capitale, les manifestants se sont réunis devant le siège du gouvernement, place de la Victoire. Des heurts ont éclaté entre les forces de l’ordre et certains manifestants : pétards, tirs de lacrymogène… En tout, deux contestataires et deux gendarmes ont été légèrement blessés, selon le secrétaire d’État roumain Raed Arafat.
Sur les réseaux sociaux, les photos publiées montrant la forte mobilisation de mercredi sont impressionnantes…
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