Mais seulement en Angleterre et au Pays de Galles. En Irlande du Nord, l’avortement reste interdit et passible d’une peine de prison à vie, même en cas de viol ou d’inceste.
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Jusqu’à présent, lorsqu’une femme souhaitait avorter en Angleterre ou au Pays de Galles, elle devait recevoir l’approbation de deux médecins afin que la procédure rentre dans le cadre légal. Ce qui signifiait donc que tout docteur effectuant un avortement sans ces pièces était hors-la-loi.
Mais hier, les députés britanniques se sont saisis de cela et ont voté pour décriminaliser l’avortement. La mesure qui est passée a obtenu 172 votes pour contre 142 votes contre. Il s’agit avant tout d’une mesure symbolique. Simplement, les femmes sont désormais assurées qu’elles auront le contrôle plein et entier de leur corps, qui leur avait été garanti en 1967 par l’Abortion Act. La procédure n’avait pas été mise à jour depuis cette époque. Aucune autre procédure médicale ne dépendait d’une législation aussi ancienne. L’avortement est donc finalement reconnu comme un droit, et les femmes comme des êtres autonomes dans la société.
“Pour la première fois, les femmes seront reconnues comme les maîtresses de leurs destinées”, explique Diana Johnson, députée travailliste à l’origine de cette loi. Si de nombreux particuliers et des associations pro-choix saluent cette avancée, le vote inquiète quelque peu dans quelques contrées du Royaume-Uni, comme l’Irlande du Nord, où l’avortement reste considéré comme un crime.
La journaliste de The Independent Siobhan Fenton, originaire d’Irlande du Nord a déclaré que ce vote visant à décriminaliser l’avortement en Angleterre et au Pays de Galles lui faisait l’effet d’une “claque”.
“Ici, l’avortement reste considéré comme un crime. La peine de prison peut aller jusqu’à la perpétuité pour les femmes, car c’est considéré comme un meurtre, explique-t-elle. Cette loi n’est ni abstraite, ni symbolique. Les femmes d’ici vivent sous la menace constante d’une arrestation de la police.”
En Irlande du Nord, l’avortement reste illégal dans à peu près tous les cas de figure, y compris le viol et l’inceste. Les femmes doivent cacher leurs pilules du lendemain de la police. De nombreuses femmes ayant avorté restent sous la menace de la prison.
Traduit par Dario