Harverd Dropout – Lil Pump
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Le mauvais élève du rap US est de retour. Quinze ans après le College Dropout de Kanye West, c’est au tour de Lil Pump de quitter les bancs de la fac. Pourtant, il n’a pas vraiment eu le besoin d’y aller, puisqu’il a explosé il y a maintenant un an et demi avec son premier album éponyme et son tube planétaire Gucci Gang, notamment. Véritable phénomène, le très jeune rappeur (18 ans seulement) signe un nouvel effort plein d’énergie, parfait pour lancer des pogos en concert, qui ravira ses fans. Ses détracteurs, par contre, pourront toujours déplorer la fainéantise et la faiblesse de l’écriture, ainsi que les innombrables ad-libs – souvent excessifs. Pourtant, avec 16 pistes pour une durée totale de 40 minutes, les morceaux s’enchaînent bien et offrent un vrai dynamisme à l’ensemble. Fort de son nouveau statut, il se paie le luxe d’inviter sur ce nouveau projet Kanye West (avec un clip complètement WTF), les deux tiers des Migos avec Offset et Quavo, Lil Uzi Vert, Lil Wayne, YG, 2Chainz ou encore son pote Smokepurpp. Du très très beau monde, pour l’un des albums de rap US les plus attendus de ce début d’année.
FATHER OF 4 – Offset
Offset aurait dû être l’un des acteurs majeurs de la fin d’année 2018 du rap jeu outre-Atlantique. Mais après de multiples confusions au niveau de sa communication et des reports incessants de date de sortie, voici que son premier album solo est en ligne seulement aujourd’hui (on apprécie le timing). On peut apercevoir le membre des Migos en compagnie de ses quatre bambins sur la pochette de ce nouvel effort, intitulé FATHER OF 4. Côté casting, on retrouve encore une fois du très beau monde. Si Quavo fait évidemment une apparition (“On Fleek”), c’est également l’occasion d’écouter le titre “Clout” avec sa compagne (ou ex, on sait plus bien) Cardi B. On se délecte également des collab avec Gucci Mane, Gunna ou encore Travis Scott et 21 Savage sur la onzième piste du projet, “Legacy”. À noter qu’on peut également entendre J. Cole sur le très bon second morceau de l’album, “How Did I Get Here”. Peut-être que finalement, ça valait le coup d’attendre.
Who Else – Modeselektor
Ce vendredi 22 février sera peut-être l’une des dates clés de cette année 2019. Car en plus d’albums que l’on pourrait comparer à des blockbusters comme c’est le cas avec Lil Pump ou Offset, c’est le grand retour de Modeselektor avec le délicieux Who Else. Et si on a parfois tendance à abuser de cette expression, il s’agit là d’un véritable “grand retour”. Les deux Allemands n’avaient en effet plus dévoilé d’effort depuis 2011 et Monkeytown, et s’étaient depuis contentés de compilations – les bien nommées Modeselektion. Si les deux premiers morceaux sont très electro et assez accessibles, l’ambiance “rave party” arrive avec la troisième piste “Prügelknabe”, et se poursuit avec les très bons tracks “Who” avec Tommy Cash (d’ores et déjà accompagné d’un clip) et “WMF Love Song”. Puis la fête repart de plus belle avec le psychédélique “I Am Your God” et le bien nommé “Fentanyl”, avant de redescendre en pression grâce à une outro davantage electro. La deuxième piste du projet, l’entraînant et envoûtant morceau”Wealth”, est également une très belle occasion de découvrir la rappeuse britannique Flohio. Celle-ci se produira d’ailleurs à We Love Green sur la scène Konbini (take note !). Seul regret : la durée du disque. Seulement 8 titres et 34 minutes… et c’est déjà fini. Mais clairement, on ne boude pas notre plaisir.
While We Wait – Kehlani
Un peu de douceur dans ce monde de brutes. Après ses albums remarqués You Should Be Here en 2015 et SweetSexySavage deux ans plus tard – dont est extraite la BO de Suicide Squad “Gangsta”, Kehlani est elle aussi de retour sur le devant de la scène. Avec While We Wait, la chanteuse de 23 ans signe un projet plus épuré que les précédents : seulement neuf titres et une trentaine de minutes d’écoute. Mais le résultat est des plus convaincants. La voix de Kehlani est toujours aussi précise et décisive, que ce soit sur des morceaux R’n’B (“Footsteps” avec Musiq Soulchild) ou des titres davantage pop (“Nunya” en compagnie de Dom Kennedy). En plus de ces deux collaborateurs, on retrouve sur ce nouvel effort deux valeurs sûres du rap jeu outre-Atlantique en les personnes de Ty Dolla $ign sur le tube de loveur “Nights Like This” et 6Black pour le savoureux morceau “RPG”. Si “Butterfly” offre une ambiance plus intimiste, l’outro “Love Language” laisse la part belle à la superbe voix de Kehlani. Preuve – s’il en fallait – que le R’n’B est encore en très bonne forme.
Drip or Drown – Gunna
C’est peut-être l’artiste le moins connu de notre sélection du jour, mais cela ne devrait probablement pas durer longtemps. Déjà remarqué avec ses multiples “Drip projects” depuis 2016, Gunna a passé un cap l’année dernière avec Lil Baby grâce à leur très bon album commun Drip Harder. Mais cela ne suffit pas à contenter l’appétit du rappeur repéré par Young Thug. Désormais âgé de 25 ans, il souhaite s’imposer comme une vraie référence dans le game US. Et c’est peut-être chose faite avec ce nouvel effort très séduisant. Avec son nom à flinguer à tout va, Gunna continue de déverser son flow sur des grosses prod de trap. Habitué à proposer pas mal de featuring sur ses précédents disques, il offre cette fois un projet recentré sur lui. Seul son mentor l’accompagne sur “3 Headed Snake”, tandis qu’il retrouve ce bon vieux Lil Baby le temps d’un morceau consacré à l’ancien joueur NBA “Derrick Fisher” et invite le toujours excellent Playboi Carti pour le titre “Same Yung N*gga”. De quoi s’immiscer un peu plus dans les sommets du game outre-Atlantique.