À la suite (entre autres) du résultat de l’élection américaine, l’horloge de l’Apocalypse, qui évalue le risque de catastrophe planétaire, a été mise à jour.
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Vous avez l’heure ? Oui, il est minuit moins deux minutes trente à l’horloge de l’Apocalypse. Dans le New York Times, le 26 janvier, le Bulletin of the Atomic Scientists a annoncé une mise à jour de l’heure de l’horloge de l’Apocalypse, qui se rapproche un peu plus d’un fatidique minuit à ne pas foutre le nez dehors, alors qu’elle fête son 70e anniversaire. En l’avançant de 30 secondes vers minuit, les scientifiques ont remis l’horloge à l’heure de 1953, lorsque l’explosion de la première bombe H de l’URSS sonnait le départ de la grande course aux armements entre les Américains et les Soviétiques. C’est dire tout l’optimisme que l’on peut avoir aujourd’hui à imaginer l’avenir proche de notre civilisation.
Selon l’association de chercheurs, la décision s’explique par le fait qu’en 2016, “la communauté internationale a échoué à gérer les deux menaces les plus importantes pour l’humanité : les armes nucléaires et le changement climatique”. Ça vous rappelle quelqu’un ? Ne bougez pas, vous y êtes presque : “Pire, les États-Unis ont désormais un président qui a promis d’empêcher tout progrès sur ces deux fronts. Jamais le Bulletin n’avait décidé d’avancer l’horloge à cause des déclarations d’une seule personne. Mais quand cette personne est président des États-Unis, ses mots importent.” Trump n’est même pas en poste depuis une semaine qu’il a déjà réussi, métaphoriquement, à nous rapprocher de l’Apocalypse.
D’autres menaces existentielles
Trump, malgré des “commentaires inconsidérés” visant à étendre voire déployer l’arsenal nucléaire américain et une “propension troublante à rejeter l’avis d’experts de la sécurité internationale”, n’est pas l’unique raison de ce rapprochement du monde vers l’Apocalypse. Selon le Bulletin, le développement des programmes nucléaires militaires nord-coréen, pakistanais, chinois, russe et américain, la détérioration des relations entre Moscou et Washington, et l’absence de résultats tangibles dans le combat contre le changement climatique sont d’autres facteurs d’inquiétude pour l’avenir du monde, qui méritent de voir l’aiguille de l’eschatologique pendule avancée de 30 bonnes secondes d’un coup, histoire de bien nous confirmer le statut millésimé de l’année 2016.
On en oublierait presque la partie de Risk grandeur nature que l’Otan et la Russie jouent aux confins de l’Europe orientale, les spasmes dictatoriaux du régime turc d’Erdogan et la vague de nationalisme corrosif qui ronge le modèle communautaire de la plus grande démocratie du monde, sur fond de crise financière éternelle.
À part ça, tout roule. Depuis sa création en 1947, l’heure de l’horloge de l’Apocalypse a été changée 19 fois. Jamais elle n’a été avancée plus proche de minuit moins deux, même lors de la crise des missiles de Cuba, en 1962. En 1991, lors de la dissolution de l’URSS et de la signature subséquente du Traité de réduction des arsenaux nucléaires, elle affichait 23 heures 43. En 25 ans, la voilà revenue au plus proche de la nuit noire. Il reste encore quatre ans à Trump pour nous y enfoncer encore. Vous pouvez commencer à creuser l’abri atomique.