Le retour en force des flyers de soirées tout pourris

Le retour en force des flyers de soirées tout pourris

Image :

Une soirée à la Muternie / Flyer Facebook

Si le flyer est vraiment pourri, alors la soirée ne le sera sans doute pas. Les organisateurs des meilleures fêtes du moment l’ont bien compris en nous vendant du rêve débridé à travers de sauvages flyers réalisés façon Paint ou à la main.

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Bonne nouvelle pour les branchés. Windows a annoncé qu’il ne supprimera finalement pas Paint lors de sa prochaine mise à jour, alors que ce dernier était menacé. Il faut dire que le logiciel old school est chéri des directeurs artistiques des milieux cool, loin devant Photoshop. Plus besoin d’être graphiste, de plus en plus d’organisateurs de soirées gèrent seuls leurs flyers.

Destinées à Facebook, ces annonces visuelles d’events n’ont pas besoin d’être régies par des règles aussi strictes que quand elles étaient imprimées sur papier glacé et distribuées (la préhistoire). Le digital ne nécessite pas une qualité HD irréprochable et développe la liberté créatrice. Du coup, comme une réaction alternative à l’esthétique léchée d’Instagram, les directeurs artistiques du dimanche se lâchent.

Ainsi, les soirées les plus débridées de France (Pain Surprises, La Kidnapping, Flash Cocotte, Trou aux biches, Cockorico, House of Moda, celles de La Mutinerie, du Rosa Bonheur, de la Station Gare des mines, etc.) ont droit à des flyers délirants au mauvais goût criard et volontaire.

Un kitsch assumé en réponse aux flyers léchés des soirées guindées

Quand le flyer est un collage réalisé à la main avant d’être photographié à l’arrache, on se dit que la soirée à venir risque d’être un grand n’importe quoi improvisé rappelant à la fois les rave d’antan et l’esprit squat. Détourages violents, stars has been, montages à la truelle, clashs de couleurs, kitsch assumé, cette esthétique DIY ne se prend pas au sérieux, revendiquant un millième degré aussi salvateur que franchement drôle.

Il s’agit sans doute là d’un antidote au clubbing de masse sévissant dans les gros clubs et festivals. Et aux clubs guindés de la capitale (aux bières chaudes à 10 euros et à l’ambiance tout aussi tiède, dont on vous épargnera le nom) dans lesquels plus personne ne s’amusait vraiment. De quoi rappeler l’esthétique cheap et folle des prospectus de soirées de boîtes de campagne des années 1990. Eh oui, c’est un bon souvenir.