Bygmalion, sondages de l’Élysée, affaire Bettencourt… le nom de l’ancien président de la République revient souvent dans des affaires qui intéressent la justice.
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Ce mercredi 21 mars, Nicolas Sarkozy entame son deuxième jour de garde à vue. L’ancien chef de l’État est entendu dans le cadre d’une enquête sur le financement de sa campagne électorale victorieuse de 2007. Le défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi pourrait en effet y avoir contribué à hauteur de plusieurs millions.
Mais ce n’est pas la seule affaire judiciaire dans laquelle l’ex-président de la République est impliqué. Mis en examen dans deux dossiers, son nom apparaît également dans d’autres affaires.
Les écoutes
On reproche à l’ex-chef de l’État d’avoir utilisé sa position pour tenter d’obtenir des informations sur l’avancée du dossier libyen, avec le concours de son avocat Thierry Herzog. Les deux hommes auraient tenté de faire pression sur un magistrat de la Cour de cassation en échange d’informations sur le dossier. La justice se base sur des enregistrements téléphoniques entre Paul Bismuth (le nom d’emprunt de Nicolas Sarkozy) et Thierry Herzog.
L’ex-président de la République est mis en examen pour corruption active et trafic d’influence. Selon Franceinfo, l’instruction de cette affaire est quasiment terminée. Le parquet a demandé le renvoi des deux hommes en correctionnelle.
Bygmalion
On se souvient des larmes de l’ex-directeur adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, Jérôme Lavrilleux, sur le plateau de BFM TV le 26 mai 2014. Nous sommes alors au début de l’affaire Bygmalion. Cette fois-ci, c’est la campagne de 2012 qui est dans le viseur des enquêteurs.
Plusieurs membres de l’équipe de Nicolas Sarkozy sont en effet soupçonnés d’avoir élaboré un système de fausses factures permettant de contourner le plafond de dépenses légales (fixé à 22,5 millions) autorisé au cours d’une telle campagne. Si les faits sont avérés dans ce dossier, il reste à déterminer le degré d’implication de Nicolas Sarkozy.
Mis en examen pour financement illégal de campagne électorale, il est soupçonné d’avoir continué à engager des dépenses, tout en sachant qu’il allait atteindre la limite du budget, ses experts-comptables l’ayant alerté dans plusieurs notes. La justice a ordonné son renvoi en procès, ainsi que celui de 13 autres personnes, sans qu’aucune date ne soit encore fixée.
Les pénalités payées par l’UMP à la place du candidat Sarkozy
L’un des dénouements de l’affaire Bygmalion est l’invalidation de ses comptes de campagne pour dépassement du plafond autorisé. L’UMP (l’ancien nom des Républicains) avait d’abord pris en charge les quelque 363 615 euros de pénalités infligées au candidat Sarkozy, comme le rappelle Le Monde.
Placé sous le statut de témoin assisté, ce dernier avait finalement remboursé la somme, et l’enquête s’était soldée par un non-lieu général.
Les sondages de l’Élysée
On reproche également à plusieurs membres de son équipe, lorsqu’il était président, d’avoir passé des contrats avec des instituts de sondage dirigés par des proches de ce dernier. Ils ont été mis en examen pour détournement de fonds publics par négligence. De leur côté, les dirigeants de deux sociétés d’études d’opinion ont été mis en examen pour recel de favoritisme.
Nicolas Sarkozy pourrait être couvert par son immunité présidentielle. Libération indique en outre que l’ancien chef d’État n’a été invité ni à comparaître ni à témoigner dans la procédure.
L’affaire Karachi
C’est l’une des affaires les plus anciennes dans laquelle son nom apparaît. Dans ce dossier, les juges enquêtent sur des contrats d’armement signés par le gouvernement d’Édouard Balladur avec l’Arabie saoudite et le Pakistan. Ils auraient donné lieu à des rétrocommissions, lesquelles auraient servi à financer la campagne présidentielle de ce dernier en 1995.
À l’époque, Nicolas Sarkozy était le ministre du Budget, avant d’endosser le rôle de porte-parole durant la campagne. Selon Les Échos, il pourrait encore être entendu dans cette affaire en tant que témoin assisté (un statut entre celui de mis en examen et celui de simple témoin). Interrogé en 2011 par plusieurs journalistes, il avait défendu Édouard Balladur, lequel a depuis été mis en examen pour complicité d’abus de biens sociaux et recel.
L’affaire Bettencourt
Un temps mis en examen pour abus de faiblesse sur l’héritière de L’Oréal, Liliane Bettencourt, Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d’un non-lieu en l’absence de charges suffisantes en 2013.
L’arbitrage Tapie
Nicolas Sarkozy a été soupçonné d’avoir influé sur la décision de recourir à un tribunal arbitral pour régler le différend entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais au sujet de la revente d’Adidas. L’enquête est aujourd’hui close, sans que l’ancien président de la République n’ait été officiellement mis en cause.
Les voyages en jet privé
La justice a également enquêté un temps sur les voyages en jet privé de Nicolas Sarkozy, facturés en 2012-2013 à la société Lov Group de son ami Stéphane Courbit. Le dossier a été clos, sans que l’ancien président ne soit jamais judiciairement inquiété.