En Hollande, son pays d’adoption, l’artiste tatoue des pièces complexes qui recouvrent des parties entières du corps de ses clients.
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Au Japon, le tatouage est beaucoup plus controversé qu’ailleurs. Une imprécision d’une loi de 2001 qui prévoit que seuls les professionnels de santé sont autorisés à tatouer permet d’ailleurs aux forces de l’ordre de perquisitionner les domiciles des tatoueurs et de les arrêter.
Pour cette raison, l’artiste nippon Gakkin a choisi de s’exiler à Amsterdam, où il peut se concentrer sur son travail au lieu de se battre avec les autorités. Si cela l’attriste, il est cependant très déterminé :
“C’est un problème très bête. Certains de mes amis ont été arrêtés il y a deux ans parce qu’ils n’avaient pas de permis médical. Je ne sais pas comment ce problème peut se résoudre, mais j’espère que ce sera le cas.
Si je retourne au Japon dans le futur, ce sera évidemment pour y exercer mon art, même si cela signifie que je serai considéré comme un criminel. Je travaillerais là où j’ai envie de vivre.”
Avec vingt ans d’expérience dans des studios de tatouage à Osaka et à Kyoto, Gakkin échappe à toutes les cases. S’il utilise beaucoup d’encre noire dans son travail, il se sent pourtant éloigné du mouvement blackwork, qu’il considère comme une mode. L’héritage culturel de Gakkin en tant qu’artiste japonais n’est pas non plus ce qui le définit.
Quand Gakkin a commencé sa carrière, il était plutôt attiré par les couleurs vives, mais il a rapidement noté qu’elles ne tenaient pas toujours bien avec le temps. Il explique :
“Je ne sais pas si ma technique était mauvaise ou si c’est l’encre que j’utilisais, mais je me souviens avoir été déçu à l’époque. Alors j’ai jeté mes encres de couleur, sauf le rouge, et j’ai commencé à me concentrer uniquement sur le noir. Le noir reste sur la peau pour toujours.”
Partant de ce principe, l’artiste a commencé à explorer l’esthétique des tatouages tribaux. Gakkin est fasciné par la pureté brutale des dessins très recouvrants réalisés à main levée, et il se concentre sur leur impact ornemental et émotionnel. Cependant, il ne souhaite pas imposer le sens de son art, et préfère que ses clients décèlent leur propre vérité dans ses créations.
Pour le moment, il a l’intention de continuer à explorer son art : “Je veux transformer les corps comme cela n’a jamais été fait auparavant. Je crois que ce style sera un des mouvements artistiques les plus importants dans l’histoire des cinquante prochaines années.”
Suivez Gakkin sur Instagram et découvrez une partie de son travail ci-dessous :
Traduit de l’anglais par Sophie Janinet