Des défenseurs des animaux s’indignent de l’exposition “Art and China after 1989: Theater of the World“, au Guggenheim de New York. Le musée se voit donc obligé de retirer trois des installations.
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Depuis quelques jours, l’exposition “Art and China after 1989: Theater of the World” (“Art et Chine après 1989 : théâtre du monde”) au musée Guggenheim de New York, suscite la polémique. Effectivement, l’exposition controversée de 150 pièces imaginée par 70 artistes chinois essuie de nombreuses critiques, et ce, particulièrement de la part des défenseurs de la cause animale. Ces derniers ont lancé une pétition qui recueille à ce jour plus de 710 000 signatures. La pétition en ligne explique : “Aidez-nous à faire passer un message auprès du musée Guggenheim. Faisons-leur savoir que la cruauté animale n’a aucune place dans l’art aux États-Unis, et n’importe où dans le monde.” Cette pétition a eu un certain impact, car depuis, le musée a été contraint d’ôter trois des installations pointées du doigt.
Trois installations dérangeantes et jugées trop violentes ont été retirées
On retrouve notamment “l’œuvre” intitulée “Dogs That Cannot Touch Each Other” (“Des chiens qui ne peuvent pas se toucher”), celle-ci s’avère être un court-métrage de 7 minutes créé en 2003 par les artistes chinois Sun Yuan et Peng Yu. Elle y expose quatre duos de pitbulls courant sur des tapis de course face à face, légèrement séparés les uns des autres. Ce film a été tourné à Pékin il y a 15 ans, il s’agissait d’une série composée en trois parties incluant aussi un tigre et des combats de boxe. Une certaine violence se dégage donc de ce projet, et bien évidemment, c’est très dérangeant. À l’époque, les artistes déclaraient qu’en empêchant les animaux de s’attaquer, ils avaient “fondamentalement changé les règles contre les combats de pitbulls“, tel que le rapporte Dazed. Seulement, tel que le souligne la pétition, au fil de la vidéo “les chiens sont de plus en plus fatigués, leurs muscles sont de plus en plus proéminents et leurs gueules salivent de plus en plus”. De plus, elle rappelle fortement les techniques utilisées dans les combats de chiens.
La seconde œuvre baptisée “Theatre of the World”, imaginée par l’artiste Huang Yong Pi, a elle aussi été enlevée. Elle s’inspire de I Ching, un ancien texte de divination chinoise. Dans celui-ci, cinq créatures venimeuses étaient placées dans un pot pendant un an et se transformaient ensuite en une “potion magique”.
Cette installation se composait d’un espace dans lequel plusieurs reptiles et insectes étaient logés, vivant côté à côte. L’hypothèse de ce projet était que les créatures finiraient par se dévorer. Sympa, non ? Ce n’est pas la première fois que “Theatre of the World” provoque la controverse. En 2007, lorsque l’installation était présentée à Vancouver au cours de l’exposition “House of Oracles: A Huang Yong Ping Retrospective”, il avait été ordonné à l’artiste d’enlever tous les reptiles et insectes.
Enfin, la troisième œuvre retirée était celle de l’artiste Xu Bing, s’intitulant “A Case Study of Transference”, datant de 1994. Cette performance vidéo retransmettait un live d’époque, dans lequel étaient exposés un sanglier et une truie, tous deux recouverts de tatouages en train de s’accoupler à la vue de tous, au sein d’un enclos jonché de livres. Sans commentaire.
Si le musée Guggenheim de New York avait, dans un premier temps, annoncé dans un communiqué vouloir garder ces œuvres pointées du doigt, il semblerait qu’ils soient revenus sur leurs propos, et c’est tant mieux. Il est évident que la maltraitance des animaux surpassait l’art de ces artistes, et cela est tout simplement inadmissible.