Les Jeux olympiques sont le meilleur moyen pour les athlètes de faire passer des messages. Pour le dernier jour des Jeux, Feyisa Lilesa a lancé le sien.
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À la fin du marathon homme ce dimanche, la médaille d’argent en poche, l’Éthiopien Feyisa Lilesa lève et croise ses bras au-dessus de sa tête. A priori, ce geste ressemble à une délivrance, après 42,195 kilomètres de course et une place sur le podium.
Mais l’athlète a tenu à préciser ce geste en conférence de presse, quelques heures plus tard :
“C’est un signe de soutien aux manifestants qui sont tués par le gouvernement de mon pays. Ils font le même signe là-bas. Je voulais montrer que je n’étais pas d’accord avec ce qui se passe, j’ai des proches et des amis en prison.”
En Éthiopie, les peuples Oromo et Amhara manifestent en ce moment, et depuis plusieurs semaines, contre le gouvernement, principalement issu d’une troisième ethnie, les Tigréens. “Le gouvernement tue mon peuple, les Oromos, des gens sans ressource” explique l’athlète. En neuf mois de manifestations, Feyisa Lilesa pense qu’il y a eu “plus de 1 000 décès” et se demande pourquoi les pays occidentaux n’en parlent pas et pourquoi ils “soutiennent ce gouvernement“.
Le coureur, a répondu facilement aux questions des journalistes, n’hésitant pas à dire : “Peut-être que je vais être tué, peut-être que je vais être mis en prison, retenu à l’aéroport, ou obligé de partir dans un autre pays.” Il a annoncé lors de cette même conférence de presse qu’il envisageait de rester au Brésil le temps d’obtenir un visa pour les États-Unis ou le Kenya. A la fin de la séance de questions, il a réitéré le fameux signe de soutien à ses compatriotes devant les photographes.