Elle est jeune, elle milite pour Manuel Valls, et elle nous dit pourquoi

Elle est jeune, elle milite pour Manuel Valls, et elle nous dit pourquoi

Konbini vous propose des interviews de jeunes militants politiques. Alors que l’on approche du second tour de la primaire de la gauche, rencontre aujourd’hui avec Laura, qui milite pour que Manuel Valls soit le candidat du camp PS à l’élection présidentielle.

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L’ancien Premier ministre de François Hollande a fini second, derrière Benoît Hamon, au premier tour de la primaire de la Belle Alliance Populaire. Pendant l’entre-deux tours, Manuel Valls a donc tenté de convaincre les sympathisants de gauche de voter pour lui le dimanche 29 janvier. Pour l’aider, il peut compter sur de jeunes militants investis pour le faire gagner. Laura en fait partie.

Konbini | Depuis combien de temps es-tu militante ?

Laura | Je suis militante au mouvement des jeunes socialistes depuis trois ans et demi. J’ai adhéré après la campagne de François Hollande en 2012. C’est une campagne que j’ai beaucoup suivie, j’ai milité pour sa victoire, et quand il a gagné j’ai voulu concrétiser mon engagement en prenant ma carte au Parti socialiste.

Quel a été le déclic ? Qu’est-ce qui t’a poussée à passer d’un fort intérêt pour une élection au militantisme ?

Pour ma part, le déclic a été de comprendre que, pour changer les choses, il faut s’activer. Il faut dire ce que l’on veut et se bouger pour que les projets qu’on veut voir se réaliser se concrétisent. Je suis partie du principe qu’on ne peut pas tout attendre des autres pour changer les choses.

Comment est-ce que tu milites ?

Je fais partie de l’équipe de Manuel Valls dans le le Val-de-Marne (94). Dans le cadre de la campagne pour les primaires, je m’occupe notamment du fichier de nos soutiens dans le département et des réseaux sociaux. Je gère aussi l’organisation des actions sur le terrain. On y est tous les jours : on vient par exemple de faire une grosse action dans le 94, en étant présents dans 12 gares de métro et de RER. On était sur le pont le matin, dans le froid, mais on était motivés.

Et pourquoi as-tu choisi de t’engager pour Manuel Valls dans le cadre de la primaire ?

J’ai toujours soutenu l’action du gouvernement pendant le quinquennat. Je suis donc dans la continuité de l’action qui a été la mienne depuis plusieurs années. Je reste en cohérence avec ma ligne : je suis une sociale-démocrate, réformiste, progressiste. Je défends le bilan du quinquennat dans ses réussites comme dans ses échecs, tout comme le fait Manuel Valls. Je trouve important de ne pas cracher sur tout ce qui a été fait pendant cinq ans. Et puis Manuel Valls me parle, pour plein de raisons. Pour ses propositions d’abord.

En tant que jeune, j’aime son idée du revenu décent : 850 euros pour ceux qui en ont besoin, notamment les 18-25 ans. Cela peut par exemple permettre à un jeune qui ne peut pas poursuivre ses études, parce qu’il doit travailler à côté, d’avoir un revenu et de pouvoir étudier. Ça peut aussi aider des jeunes à monter des projets, et à ceux qui travaillent à côté de leurs études, de se consacrer également à d’autre chose.

Mais d’autres mesures pour les jeunes m’intéressent. Je suis née dans les outre-mer et l’idée d’ouvrir Erasmus aux territoires d’outre-mer est hyper importante. C’est bien que les jeunes d’outre-mer aient les mêmes opportunités que ceux qui vivent en métropole. Et puis enfin, je suis une femme, et je trouve que Manuel Valls a toujours été engagé pour l’égalité hommes-femmes.

Que propose-t-il de marquant sur le sujet, selon toi ?

Beaucoup de progrès ont été faits. Il y a encore énormément de fractures et de différences, et c’est pour ça que la lutte doit continuer et que le travail doit se poursuivre. Manuel Valls a une vraie vision sur ce sujet. Il propose notamment de réduire encore par deux les différences de salaires entre femmes et hommes. En tant que jeune femme qui débute dans la vie active, c’est quelque chose qui me parle.

Tu disais tout à l’heure que, tout comme Manuel Valls, tu assumais les réussites et les échecs des gouvernements de François Hollande. Quelle est selon toi la principale réussite du quinquennat, et quel est son plus gros échec ?

Pour la réussite, c’est un peu cliché, parce qu’on en a beaucoup parlé, mais pour moi le mariage pour tous est une grande avancée. En ce qui concerne l’échec, je dirais l’utilisation du 49.3. Je suis contente que Manuel Valls assume cet échec, qu’il assume l’utilisation du 49.3, car elle a été difficile pour lui et qu’elle lui a été contrainte. C’est bien qu’il dise vraiment aux Français qu’il l’a utilisé à contrecœur, mais qu’il a par la suite réfléchi et considéré qu’il valait mieux le supprimer. Certains disent que c’est une incohérence, moi je vois plutôt une personne qui a tiré les leçons de l’une de ses erreurs.

Tu disais aussi tout à l’heure que le revenu décent proposé par Manuel Valls était pour toi une mesure importante pour les jeunes. Mais Benoît Hamon propose un revenu universel, qui est aussi une mesure qui vise à aider les jeunes et les bas salaires.

Sur le principe, l’idée du revenu universel est bonne et elle fait rêver. Mais moi ce qui me pose problème, c’est la question de son financement. Le fait que ce revenu soit versé à tout le monde, sans distinction de ressources et sans limite… Si on le finance, ça nous empêchera de financer d’autres mesures importantes.

Quels arguments utiliserais-tu pour convaincre les gens que Manuel Valls est un candidat pour la jeunesse ?

Manuel Valls a été maire de la ville d’Evry (91), une ville de banlieue. Il suffit de voir ce qu’il a fait pour la jeunesse dans ce territoire : il a accompagné les jeunes artistes, les jeunes entrepreneurs qui avaient des projets… Manuel Valls est aussi porté sur le numérique, qui est un secteur d’avenir pour la jeunesse. Pour moi, ce sont des choses concrètes. Il veut aussi donner un milliard d’euros aux universités, et les jeunes étudiants comme moi savent que c’est un besoin évident.

Comment réagis-tu quand tu entends des gens dire sur le terrain ou dans les médias que Manuel Valls n’est pas un homme de gauche ?

C’est quelque chose qui me touche, parce que je suis socialiste et que Manuel Valls aussi : c’est pour ça que je le soutiens. Manuel Valls a toujours montré qu’il était profondément de gauche, que ce soit à Evry ou quand il était au gouvernement, même si c’est vrai que, dans l’exercice du pouvoir, il a dû prendre des décisions qui ont laissé croire à certains Français qu’il n’était pas un homme de gauche. Mais, il a toujours milité pour l’égalité, pour la laïcité et pour la jeunesse.

Qu’est-ce que tu dirais aux jeunes de gauche qui ne comptent pas voter au second tour de cette primaire ? 

Je leur dirais que c’est fort dommage et fort dangereux, parce qu’on est actuellement dans un contexte politique compliqué. On se retrouve à l’heure actuelle entre François Fillon – qui a un programme et une ligne très conservatrice, très libérale –, et l’extrême-droite, avec Marine Le Pen qui prend de plus en plus de poids. J’ai envie de dire aux jeunes que c’est le moment ou jamais d’agir et de se réveiller. Il faut y croire. Sinon, quel monde va-t-on se laisser à nous-mêmes et aux générations futures ?

Et que dirais-tu à une personne qui compte voter pour Benoît Hamon dimanche prochain ? 

J’essaierais de lui faire comprendre que pour changer le quotidien des Français, il faut une gauche en mesure de gouverner, pas une gauche d’opposition. Ce que j’apprécie chez Manuel Valls c’est qu’il est crédible, il est dans un discours de vérité, il a la carrure d’un homme d’État. Il l’a très bien prouvé ces dernières années.

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