La société californienne Netflix arrivera en France en septembre prochain. C’est ce qu’annonce le Journal du Dimanche.
Il semblerait bien que cette fois-ci soit la bonne. Après avoir été reçus à l’Elysée en décembre dernier, les représentants de Netflix seront de retour en fin de semaine pour entamer des négociations commerciales en vue d’une installation en France dès septembre. Selon le JDD, plusieurs rendez-vous avec des producteurs, le ministère de la Culture, Bercy, la Société des auteurs et compositeurs dramatiques sont prévus.
L’arrivée du service de SVOD dans l’hexagone sera néanmoins très encadrée, et la société devra se plier aux régulations en vigueur, comme l’explique la ministe de la Culture Aurélie Filippetti :
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Je ne suis pas fermée aux nouveaux acteurs du numérique, surtout lorsqu’ils proposent une offre légale de films et de séries, une de mes priorités pour lutter contre le piratage. Mais s’il veut s’installer ici, Netflix doit se plier aux régulations qui font le succès de nos industries, notamment en matière de financement de la création. C’est une condition sine qua non pour préserver notre écosystème unique.
“Netflix devra favoriser le développement de la diversité culturelle”
Une menace pour les plateformes VOD françaises ?
Déjà implantée dans plusieurs autres pays européens – notamment en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et dans les pays scandinaves – la plateforme pourrait faire peur aux acteurs français de Vidéo à la Demande. Avec un catalogue XXL et un tarif très bon marché (7,99$/mois), Netflix compte aujourd’hui 33 millions d’abonnés outre-Atlantique et compte bien déployer toutes ses armes pour séduire les utilisateurs français.
Néanmoins, la chronologie des médias française protège encore les sites de VOD, comme le rappelle Sophie Voisin, la Directrice Générale adjointe de la plateforme de cinéma indépendant UniversCiné :
Netflix a déjà annoncé plusieurs fois son arrivée en France et elle a toujours été repoussée. La chronologie des médias actuelle interdit l’arrivée de nouveautés dans les catalogues de SVOD pendant trois ans. Donc pour le moment, le modèle de Netflix [basé sur des catalogues de films, ndlr] ne rentrerait pas en conflit avec celui les plateformes VOD, qui elles proposent beaucoup de nouveautés.
Mais une inquiétude subsiste :
Le rapport Lescure et plus récemment le rapport Bonnell proposent de ramener le délais à 18 mois, ce qui permettrait à Netflix d’empiéter sur le marché de la VOD ainsi que sur celui de Canal + et d’Orange Cinéma Séries.
Dans une année qui s’annonce comme charnière pour le marché de la VOD et SVOD, la société Vodkaster tente elle aussi d’élaborer une stratégie pour se faire une place sur le marché. La semaine dernière, le réseau pour cinéphiles annonçait une levée de fond et une fusion avec Riplay, une société spécialisée dans la numérisation de contenus vidéo.
L’idée, donner naissance à un service de dématérialisation de DVD, ainsi qu’à une plateforme d’achat-revente de films d’occasion. Reste à savoir si cette initiative trouvera sa place dans un environnement aussi réglementé. Selon Cyril Barthet, cofondateur de Vodkaster :
On n’a rien à voir avec Netflix. La comparaison reste valable sur un point précis, c’est que l’on a une démarche disruptive. Comme Netflix l’a eue en 1997 quand il a mis en place de nouveaux usages, là où les acteurs traditionnels peinaient à innover et où il y avait une attente du consommateur.
Après, on n’a pas les moyens de Netflix et on est sur un modèle différent. La structure va très certainement arriver en France mais on ne sait pas comment elle sera reçue par les consommateurs, et ce sera dans les limites de l’éco-système économique français.