Interrogé par les étudiants d’un lycée, le président de l’Islande a suggéré que, si ça ne tenait qu’à lui, il interdirait les pizzas à l’ananas.
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Quand on opère dans un milieu comme celui de la politique, où chaque parole est scrutée puis décortiquée, la moindre maladresse est susceptible de créer la controverse. D’autant plus si la fonction que l’on occupe est celle de président(e), avec toutes les responsabilités qu’elle implique. À la tête de la République d’Islande, Guðni Jóhannesson l’a appris à ses dépens, après s’être fendu d’une innocente déclaration qui a relancé un vieux débat et enflammé les réseaux sociaux.
Ce n’est pas la volonté qui manque
Il y a quelques jours, Jóhannesson acceptait de se rendre dans un lycée de la ville d’Akureyri pour répondre aux questions du corps enseignant et de ses élèves. Ces derniers auraient pu l’interroger sur leur avenir, les mesures qu’il prévoit pour l’emploi, la santé ou l’éducation, mais si l’on en croit le média islandais Vísir, ils avaient bien d’autres préoccupations. À commencer par l’endroit où il achète ses chaussettes, son équipe de foot préférée ou son avis sur les pizzas “hawaïennes”, dont l’ananas est l’ingrédient principal. Rien de tel pour bien cerner la personnalité de celui qui vous gouverne.
Sur ce dernier point, le président islandais s’est dit “formellement opposé” à l’ananas comme garniture de pizza, ajoutant même que s’il pouvait mettre en place une loi qui l’interdirait, il le ferait. En l’occurrence, ce n’est pas le cas : le pouvoir législatif étant, en Islande, le propre de l’Althing, le parlement national, nous rapporte Huffington Post. Mais qu’importe, c’est typiquement le genre de choses qu’il vaut mieux éviter de dire quand on est chef d’État, et que l’on a tout de même un certain nombre de pouvoirs.
Un parcours sans faute… jusqu’à présent
Depuis son élection en juin, Guðni Jóhannesson fait l’objet d’un plébiscite constant, lui qui bénéficiait encore de 97 % d’opinions favorables en décembre dernier. The Guardian raconte que le président islandais s’est notamment distingué en refusant une augmentation salariale de 20 % ou en étant le premier chef d’État au monde à se rendre à une Gay Pride. Il aura suffit d’une banale déclaration sur la pizza pour brusquer son idylle présidentielle et l’obliger à clarifier son postulat à travers un communiqué.
“J’aime les ananas, mais pas sur la pizza. Je n’ai pas le pouvoir d’instaurer des lois qui interdiraient au peuple de mettre de l’ananas sur leurs pizzas. Je suis d’ailleurs heureux de ne pas avoir un tel pouvoir. Les présidents ne devraient pas avoir un pouvoir illimité, se justifie-t-il, avant de conclure : Pour les pizzas, je recommande les fruits de mer.” Espérons pour lui que ce ne soit pas également mal interprété.