Feelings... #MeToo pic.twitter.com/ICiu0FCa0n
— Simone Biles (@Simone_Biles) 15 janvier 2018
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Traduction d’un extrait : “Je me suis trop longtemps demandé : ‘Étais-je trop naïve ? Était-ce ma faute ?’ Je connais désormais les réponses à ces questions. Non. Non, ce n’était pas ma faute. Non, je ne devrais pas porter la culpabilité appartenant à Larry Nassar, USAG, et d’autres, et je ne le ferai pas. […] Il n’est pas normal de recevoir ce genre de traitement de la part d’un médecin de confiance.”
Larry Nassar a déjà été condamné début décembre dernier à 60 ans de prison pour détention de matériel pédopornographique, et est jugé ce mois au sujet des accusations d’agressions sexuelles pour lesquelles il a plaidé coupable. Il est visé par plus d’une centaine d’accusations sur des petites et jeunes filles, dont des athlètes olympiques.
Ses victimes étaient âgées de moins de 15 ans lorsque le médecin les a agressées. D’après l’ex-gymnaste Rachael Denhollander, la première à avoir dénoncé publiquement le médecin en 2016, certaines des plus jeunes victimes étaient âgées d’à peine 6 ans.
L’agresseur sexuel aurait sévi de 1998 à 2015, dans le cadre de ses fonctions à l’encadrement médical de la fédération américaine de gymnastique (USA Gymnastics), puis de coordinateur médical national en 2015, ainsi que comme médecin de l’équipe de gymnastique à l’université du Michigan.
Ses victimes ont été agressées sexuellement et/ou violées sous prétexte de massages supposés soigner des blessures au dos ou aux hanches. C’est l’affaire Weinstein qui a permis de vraiment libérer la parole de ces jeunes femmes, dont celles d’Aly Raisman, McKayla Maroney et Gabby Douglas, également médaillées d’or aux JO.
Simone Biles a loué les “récits courageux” des victimes ayant publiquement dénoncé les agissements du médecin, expliquant combien il lui est douloureux de devoir retourner s’entraîner dans la même structure que celle où le médecin l’a agressée pour les JO de 2020.
“Nous devons savoir comment cela a pu arriver pendant si longtemps à autant d’entre nous”
Pointant combien “ce comportement est complètement inacceptable, dégoûtant et abusif, d’autant plus venant de quelqu’un à qui l’on m’a dit de faire confiance”, la championne demande justice pour elle ainsi que pour la centaine de victimes présumées de l’ancien médecin de l’équipe américaine de gymnastique.
“Nous devons savoir comment cela a pu arriver pendant si longtemps à autant d’entre nous. Nous devons nous assurer que ce genre de chose ne se reproduira plus jamais” poursuit-elle. Comme NBC News le rapporte, l’avocat John Manly, qui représente 107 des victimes dans les poursuites au civil, a mis en cause les trois institutions ayant employé Larry Nassar, accusées de l’avoir protégé.
Certaines des plus grandes stars de l’USA Gymnastics, comme les championnes olympiques Aly Raisman et McKayla Maroney, assurent notamment qu’après avoir informé un détective privé des agressions sexuelles dont elles avaient été victimes de la part du médecin, l’organisation a essayé de les faire taire.
.@USAGym STOP VICTIM SHAMING. Your statements are hurtful. If you did not believe that I & others were abused than why pressure & manipulate us? WE WERE MOLESTED BY A MONSTER U ENABLED 2 THRIVE FOR DECADES. You are 100% responsible. It was mandatory to get "treatment" by Nassar.
— Alexandra Raisman (@Aly_Raisman) 10 janvier 2018
Traduction : “ARRÊTEZ DE CULPABILISER LES VICTIMES. Vos déclarations sont blessantes. Si vous n’étiez pas convaincus que moi et d’autres étions abusées, alors pourquoi avoir fait pression sur nous et nous avoir manipulées ? NOUS AVONS ÉTÉ AGRESSÉES PAR UN MONSTRE ET EMPÊCHÉES DE NOUS ÉPANOUIR PENDANT DES DIZAINES D’ANNÉES. Vous êtes à 100 % responsables. Nous étions dans l’obligation d’être ‘traitées’ par Nassar.”
L’université du Michigan n’est pas en reste, puisqu’elle est visée par de nombreuses poursuites en justice. Comme NBC le rapporte, les agissements de Nassar auraient été dénoncés à l’une des coachs dès 1997 par l’une de ses jeunes victimes, sans que l’université ne donne suite.
“Si la MSU s’était occupée de ces rapports comme il se doit en 1997, nous n’aurions pas 93 victimes s’avançant pour parler”, s’est indignée Rachael Denhollander au procès, qui a également expliqué attendre des audiences commencées ce mardi 16 janvier qu’elles aident, enfin, à changer les choses :
“Chaque fois de quelque chose dans ce genre se produit, la question est de savoir ce que nous pouvons faire mieux, et comment nous pouvons l’empêcher. Et nous avons ici l’un des meilleurs exemples de ce que nous aurions pu mieux faire et de comment on aurait pu empêcher ça. Et si nous n’apprenons pas de cet exemple, le cycle va juste continuer.”