Des bécanes et des hommes
En fait, je suis allé au “Wheels and Wave” un peu par hasard. Je faisais un shooting pour un magasin vintage de Bayonne et je me suis retrouvé au milieu du festival, appareil autour du cou. J’ai alors pris des clichés en essayant de me consacrer aux détails de ces motos “customs” venant d’un peu partout en Europe.
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Et les clichés de Mathias Fenneteaux brillent à l’instar des montures de boulons que l’artiste capture. De contre-jours, de flou et de lumières contradictoires, ces photos étonnent de prime abord par l’absence de figures humaines. Comme si le seul visage dont se souciait l’artiste était le nez de ces motos.
Ce sont des photos prises sur le vif, sans autorisation, et sans mise en scène préalable. Il m’a paru plus opportun, sachant tout cela, de m’attarder sur les détails de ces motos démontées, remontées, et finalement uniques.
Mais ce que l’on perçoit par la suite c’est un habile parallèle que ces prises de vues tirent entre ces monstres de mécanique et les hommes qui les montent. Les tatouages font écho aux écritures que l’on retrouve sur la calandre des belles machines, la tension d’un avant-bras en plein effort et les câbles dans le ventre de la belle.
Bien sûr que c’est une relation particulière avec ses machines finalement très humanisées, parce que l’homme les a construites de toute pièce et la personne qui les montent. Une relation presque sensuelle, oui. Ce n’était pas l’idée à la base, ce n’était pas quelque chose de conscient mais c’est vrai que cet aspect transparaît dans les photos.
Les clichés sont à voir jusqu’à dimanche du côté de Guéthary et incessamment sous peu à l’Artnoa, maison des vins de Biarritz, tout l’été.
Matthais Fenneteaux : archéologue de la glisse
Mais le photographe ne s’arrête pas là.
Face au succès d’estime de son livre “No Skateboarding“, Mathias Fenneteaux s’apprête à exposer à la Cité de la Mode et du Design à partir de juillet prochain dans le cadre de l’exposition “No Skateboarding X Année Boulle”
Consacrée à la skate culture, elle donnera à voir à la fois son travail mais aussi le meilleur des créations des anciens de la célèbre école de design.
Nulle doute que l’exposition vaudra le détour, d’autant plus que son livre y sera vendu. Tiré initialement à moins d’un millier d’exemplaires, il est une rareté qui s’arrache sur la Toile, un objet de collection à posséder pour qui les noms de Mark Gonzales, Tony Alva, ou Andrew Reynolds n’évoquent pas uniquement des après-midi à tâter la manette.
Une partie des clichés du livre sera exposée, mais on aura aussi probablement la possibilité d’acheter le livre.