Take my hand [tonight]
Go ahead [tonight]
Play my game [tonight]
Keep your head [tonight]
À voir aussi sur Konbini
Ça vous dit quelque chose non ? C’est avec sa chanson “Tonight”, tirée de son premier album Away From The Sea, que Yuksek, il y a quatre ans, s’est incrusté dans vos soirées comme dans vos iTunes, a fait chanter et danser la France entière pour, au final, s’inscrire en lettres majuscules dans le panorama musical français. Et y rester !
[iframe src=”http://prod-3.konbini.com/embed/music-fr-yuksek-tonight” width=”620″ height=”349″]
Yuksek – “Tonight”
Du skate, des raves et des machines
Pierre-Alexandre Busson, ce Rémois de 36 ans a fait du chemin depuis l’époque sage du Conservatoire de piano. Autour de ses 16 ans, il se détache de ses études pour réellement se lancer dans ce qu’il aime faire, entre autre chose, la musique ; :
J’avais plus envie de faire du skate, de fumer des joints et d’écouter Nirvana et De La Soul.
Ça m’a amusé de découvrir ce nouveau style, j’étais avide d’essayer, de voir avec quoi ils faisaient ça… et d’un autre côté j’aime bien l’indie, le pop-rock et leurs structures musicales. Je crois que j’ai gardé dans mes compositions ce mélange.
Avec un ami, il se dégote ensuite un Atari avec le logiciel Cubase, et s’achète ses deux premiers synthés qu’il utilise encore à l’occasion : un Korg MS10 et un Juno 106.
On avait aussi un expander tout pourri pour les sons de batterie, puis on est rapidement passé sur un sampler. On a troqué notre PC et carte son merdique contre un Mac grâce aux quelques trucs qu’on avait produit avec. Depuis je n’ai jamais arrêté d’acheter des machines
Parlons “technique”
Aujourd’hui, dans le studio de Yuksek, on trouve de tout : synthés, boîtes à rythmes, effets chorus, phaser vintages, pré-amplis, table de mixage… Mais il ne renie pas pour autant le numérique :
J’enregistre tout via de véritables instruments analogiques — pour garder le grain — mais je fais le mix final sur Logic Pro. C’est vraiment un mélange des deux pour garder tout ce qu’il y a d’intéressant dans chacun.
J’ai beaucoup utilisé le Memorymoog, parce que c’était le dernier que j’ai acheté ; c’était mon nouveau jouet et il me rendait fou.
Yuksek est bien entouré en live
En live, le garçon est toujours aussi bien entouré. Sur sa première tournée il avait sur scène son MS10, un micro avec vocodeur, un petit Moog, une grosse table de mixage pour mettre toutes les tranches, un ordinateur avec Live pour tout contrôler, et des pédales d’effets.
J’avais envie de faire un live tout seul, pas en mode laptop. Du coup je chantais, je braillais, je jouais vraiment.
J’avais un clavier polyphonique Juno 60, un MC202 et un ordinateur avec Live pour toutes les séquences MIDI, puis Clément à la basse avait un MiniMoog Voyager et un sampler.
[iframe src=”http://prod-3.konbini.com/embed/music-fr-yuksek-i-could-never-be-a-dancer-live-scopitone-14-10-2011″ width=”620″ height=”349″]
Yuksek – “I Could Never Be a Dancer”, Live @Scopitone 14/10/2011
Et dans la tête ?
Ce n’est pas tout d’avoir de belles machines. Pour faire de la musique, il faut aussi savoir réfléchir. Ça suffit ces clichés d’artistes à la science infuse, où une chanson s’imagine dans une bouteille de vin rouge, une fumée de joint ou un flash postcoïtal. La musique c’est effectivement l’état d’esprit de l’artiste à un instant T, mais c’est aussi penser.
D’un album à un autre, cet état d’esprit peut changer du tout au tout. Dans le cas de Yuksek, l’artiste dit “ne jamais avoir fait deux fois la même chose.” Il assume complètement ses précédents travaux, surtout ceux qui l’ont fait connaître. Mais avec du recul, il s’interroge :
Je n’arrive pas à comprendre dans quel état d’esprit j’étais quand je les ai fait, parce que c’est quand même super vénère !
Quant à la façon de produire, elle est toujours la même : aléatoire, chaotique, diverse, hasardeuse. “Je n’ai pas de processus particulier, je n’ai jamais commencé un morceau deux fois de la même façon“.
À chaque fois que je commence un titre c’est page blanche totale. Du coup j’ai l’impression que je ne sais pas comment faire de la musique, parce que je n’ai pas de recette. C’est un peu stressant.
J’ai rarement entendu un morceau long de sept, huit minutes ou plus qui valait vraiment le coup. Pour mes morceaux, les clôturer à 3 minutes 30 me parait honnête, sauf s’ils méritent que je les fasse durer plus par un passage vraiment intéressant. Ils sont finis lorsque tu penses que tu es allé au bout de l’idée que tu en avais.
Partyfine : sa nouvelle casquette
À 36 ans, Yuksek a déjà un beau parcours musical. Bien décidé à ne pas s’arrêter en si bon chemin, le musicien s’est récemment reconverti en producteur. Il créait le label Partyfine en avril “pour se libérer des contraintes des maisons de disques” et parce que produire pour Juveniles, The Magician, Birdy Nam Nam, The Bewitched Hands et autres groupes a été une experience passionnelle :
En tant que producteur, je me sens beaucoup plus à l’aise et confiant que lorsque je fais de la musique pour moi-même. Quand je produis quelqu’un d’autre, d’un seul coup, j’ai mon âge, je l’assume, fort de mon experience qui me sert pleinement. Du coup j’ai eu envie de le faire plus souvent.
[iframe width=”100%” height=”166″ scrolling=”no” frameborder=”no” src=”http://w.soundcloud.com/player/?url=http%3A%2F%2Fapi.soundcloud.com%2Ftracks%2F98530210″]
Preview: Peter (AKA Yuksek) & The Magician – “On My Brain” ft. Sophie Galpin
Mais qu’est-ce que cela veut dire “produire pour quelqu’un d’autre” ? Est-ce que cela signifie que l’artiste s’assoit dans une chaise et attend tranquillement que le producteur lui fournisse la track ? Ou l’inverse, que l’artiste compose tout et que le producteur donne son avis ? “Ça dépend” explique Yuksek, “parfois, lorsqu’il y a de la matière, je n’ai qu’à me poser en tant que mixeur, d’autres fois nous écrivons ou modifions ensemble [avec l’artiste] la chanson de A à Z.”
Il poursuit :
C’est une négociation constante dans laquelle le groupe a le dernier mot. Sauf lorsque je suis sûr de moi [sourire].
Mais le plus important pour le producteur Pierre-Alexandre Busson, c’est le feeling avec les personnes avec qui il travaille. Ça prime sur le talent.
Le but est d’arriver à faire quelque chose d’éclectique et d’ouvert. Parce que c’est ça Partyfine, un moyen de faire la fête sur de la musique de qualité.
Comment mieux conclure ?
[iframe width=”100%” height=”166″ scrolling=”no” frameborder=”no” src=”http://w.soundcloud.com/player/?url=http%3A%2F%2Fapi.soundcloud.com%2Ftracks%2F96391008″]
Partyfine presents Peter & The Magician Exclusive Mix