Depuis trois jours, une guerre sans précédent fait rage entre Johnny Depp et Amber Heard. Et le lieu privilégié n’est pas la presse, mais les réseaux sociaux, terrain des justifications comme des (possibles) preuves d’une affaire d’ordre privée.
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Depuis le vendredi 27 mai, les médias sont le témoin d’un étrange ballet privé entre Johnny Depp et Amber Heard.
Alors qu’il est en pleine promotion pour le dernier film Disney, Alice de l’autre côté du miroir, flop lors de son premier week-end d’exploitation aux États-Unis, l’acteur américain fait face à des accusations de violences conjugales de la part de sa future ex-femme, deux jours après qu’elle a demandé le divorce, le 25 mai.
27 mai : jour J
C’est le vendredi 27 mai que le scandale a éclaté. Amber Heard déclare au tribunal de Los Angeles avoir été victime de violences de la part de Johnny Depp. Rapidement, les médias américains relaient l’affaire. La femme de l’acteur obtient une ordonnance restrictive : il n’a pas le droit de l’approcher à moins de 100 mètres et ce jusqu’au 17 juin, date de la prochaine audience.
Les faits dénoncés par Amber Heard ? La police de Los Angeles est intervenue, d’après le site people TMZ, le samedi 21 mai après un appel d’urgence de la mannequin, sans pour autant faire état de “preuves” de violences conjugales. Et d’après une porte-parole de la LAPD, “la victime n’a pas voulu faire de main courante”. “Aucun crime n’avait été commis” ont rajouté les enquêteurs.
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Au tribunal, la mannequin et actrice originaire du Texas affirme que “pendant toute la durée de [sa] relation, Johnny [l’a] agressée verbalement et physiquement”, précisant que son mari a historiquement connu “des problèmes de drogue et d’alcool”, n’hésitant pas à le qualifier de “paranoïaque”.
Les médias relaient notamment une image du visage tuméfié de Amber Heard, révélée par TMZ, accompagnée d’une citation : “Depp m’a frappé avec un iPhone”. Les unes des tabloïds présentant ces éléments s’accumulent.
Instagram : lieu de (possibles) preuves virtuelles
Mais revenons en arrière. Le lendemain de la plainte, le dimanche 22 mai, Amber Heard est taguée sur une image Instagram. On la voit aux côtés d’amis, souriante. Les médias trouvent l’image, la diffusent. Dans la foulée, la photo est rendue indisponible sur le réseau social le vendredi 27 mai, soit le jour de la présentation d’Amber Heard au tribunal.
Mais trop tard, des captures d’écran ont été réalisées : Internet ne ment jamais.
Même si les données d’origine de l’images ne sont pas accessibles – s’agit-il d’une photo prise le dimanche 22 mai ou d’une photo prise auparavant, puis publiée a posteriori ? – la corrélation entre l’absence de preuves et cette donnée Instagram fait dire au magazine people en ligne TMZ que Amber Heard “ment”, alimentant de facto le bruit médiatique. Le flux Instagram peut devenir le terrain virtuel de possibles preuves ou indications dans le cadre d’une enquête.
Instagram : lieu de représailles médiatiques
Et c’est via le même site TMZ que Vanessa Paradis, l’ex-femme de Johnny Depp, fait parvenir une lettre défendant l’acteur. L’image est rapidement relayée sur les réseaux sociaux, adaptée à une possible diffusion virale.
On peut ainsi lire, en anglais dans le texte :
“Je crois de tout cœur que les récentes allégations qui ont été faites sont scandaleuses […] Il n’a jamais été physiquement violent avec moi et cela ne ressemble en rien à l’homme avec lequel j’ai vécu pendant 14 merveilleuses années.”
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Quelques heures plus tard, comme si le plan de communication suivait une ligne de défense parfaitement huilée et organisée, la réplique virtuelle se poursuit. Cette fois-ci place à Lily Rose-Depp, la fille de Vanessa Paradis et de Johnny Depp, à peine âgée de 17 ans.
Forte de son 1,7 million d’abonnés (il s’agit du seul espace social sur lequel elle est présente), l’actrice et égérie de Chanel publie une image d’elle enfant, au côté de son père. Le post Instagram est liké près de 200 000 fois en moins de 24 heures et les médias participent à sa propagation en la reprenant.
En commentaire, et c’est le plus important, Lily-Rose Depp défend son père :
“Mon père est la plus douce et la plus aimante des personnes que je connais. Il a été un père merveilleux avec mon petit frère et moi, et tous ceux qui le connaissent diront la même chose.”
Douze heures plus tard, toujours sur son compte Instagram, l’actrice enfonce le clou. Elle partage une capture d’écran d’un article du site People qui écrit à la fois sur l’absence de preuves selon la police de Los Angeles et le fait que la présumée victime, Amber Heard, n’a pas porté plainte.
La première femme de Johnny Depp est aussi intervenue au “micro” du blogueur Perez Hilton. Elle a affirmé qu’il a toujours été une personne “douce”, qu’il ne lui a jamais crié dessus et que Amber Heard “mentirait”. Et pas plus tard qu’il y a une heure, c’est le réalisateur Terry Gilliam (L’armée des douze singes, Brazil), un ami de Johnny Depp, qui a partagé sur sa page Facebook un article de The Wrap relayant une tribune de Doug Stanhope, qui accuse Amber Heard de faire du chantage à Johnny Depp.
En trois jours, ce sont ainsi un site extrêmement populaire, le plus grand réseau social d’images au monde, le feed de Facebook ainsi que les colonnes d’un blogueur people qui ont été utilisés pour le bien d’une communication de crise. Une technique utilisée pas plus tard que le 18 avril dernier par… le couple Depp-Heard. A l’époque, les deux stars répondaient, ironiquement à travers une vidéo YouTube, à une injonction du gouvernement australien pour avoir fait entrer illégalement des chiens sur le territoire.