Après la tuerie d’Orlando, Vox a déterré un extrait du spectacle de Jim Jefferies, donné en 2014, qui s’attaque à la rhétorique des pro-guns. Et la démolit.
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“C’est pour protéger ma maison, pour protéger ma famille”, ânonnent à qui veut l’entendre les défenseurs du port d’arme américains à longueur de tuerie au fusil d’assaut, tranquillement retranchés derrière leur Second Amendement, le doigt sur la gâchette de leur argument-massue.
Sandy Hook, Orlando et tous les autres ? Rien à foutre : pour une bonne partie de la population américaine, on ne touche pas à la liberté d’avoir un fusil d’assaut dans sa baraque, ne serait-ce que parce qu’on ne sait jamais, on peut vite se retrouver à buter quelqu’un en situation de légitime défense.
En 2014, dans le cadre d’une émission de stand-up de Netflix, l’humoriste australien Jim Jefferies — qui n’est pas du genre à y aller avec le dos de la cuillère pour confronter les piliers de la société américaine au bon sens — entreprenait de démolir la rhétorique pro-armes en confrontant chacun de ses “arguments mythos”. Pour lui, les Américains veulent des armes car ils aiment les armes, tout simplement. Protection ? “C’est donc pour ça qu’on appelle ça des fusils d’assaut”, rétorque l’humoriste.
Lui-même victime d’un cambriolage en Angleterre, durant lequel les agresseurs ont menacé de violer sa copine, Jefferies avoue qu’une arme n’aurait rien changé, car il était nu au moment des faits : “Je ne portais pas mon holster”, précise-t-il.
Quant à ceux qui répondent à la question des risques que représente une arme dans une maison avec enfants qu’ils la gardent dans un coffre… bon, là, même pas besoin de blague pour illustrer l’incompatibilité avec l’idée de protection constante de son foyer. Mais Jefferies le fait, lui, avec délectation, imaginant un détenteur d’arme aller chercher son flingue dans son coffre pendant que l’agresseur attend.
En attendant, en 2016 aux États-Unis, presque 300 personnes ont déjà succombé lors de fusillades. Le message de Jefferies est trop bien ancré dans l’actualité, et son sarcasme laisse quand même un goût âcre dans la gorge.