La tension monte entre les présidents américain et turc : le mercredi 20 décembre, Recep Tayyip Erdogan a dénoncé le danger que représenterait la reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël.
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“J’en appelle au monde entier : surtout, ne vendez pas votre volonté pour une poignée de dollars. Les dollars reviendront, mais une volonté qui a été vendue jamais ne reviendra” : mercredi 20 décembre, la Turquie a appelé la communauté internationale à ne pas céder aux injonctions du président américain à ce que Jérusalem soit officiellement reconnue comme la capitale de l’État d’Israël.
En effet, l’administration Trump a menacé les pays s’opposant à cette décision de supprimer les aides financières que les États-Unis pourraient leur donner. Le président turc a ainsi montré, lors d’un discours à Ankara, son mécontentement face au chantage de Trump en déclarant :
“Aujourd’hui, le ‘berceau de la démocratie’ cherche des volontés à vendre pour des dollars. Monsieur Trump, vous n’arriverez pas à acheter la volonté démocratique de la Turquie contre des dollars. Notre décision est claire.”
Lors d’un sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), qui s’est tenu le 13 décembre, Erdogan avait d’ailleurs affirmé sa volonté de faire de Jérusalem-Est la future capitale de la Palestine, annonçant au passage son intention d’y installer une ambassade turque. Une semaine plus tôt, il avait également déclaré que Jérusalem était “une ligne rouge pour les musulmans”, évoquant alors une éventuelle rupture diplomatique avec Israël.
“Le statut de Jérusalem est une question de sécurité internationale”
Mercredi 6 décembre, Trump a reconnu officiellement Jérusalem comme capitale d’Israël, provoquant des réactions partout dans le monde, notamment à Gaza, où des manifestants palestiniens ont brûlé des portraits de Trump ainsi que le drapeau américain. On a également observé de nombreuses altercations, au cours desquelles un Palestinien a été blessé lors d’affrontements avec des troupes israéliennes.
Le jour même, le président Macron a donné son avis sur le sujet, lors d’une conférence à Alger, évoquant alors la nécessité de régler la question de Jérusalem :
“C’est une décision regrettable que la France n’approuve pas, et qui contrevient au droit international et aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le statut de Jérusalem est une question de sécurité internationale, et je veux l’affirmer clairement devant vous, le statut de Jérusalem devra être déterminé par les Israéliens et par les Palestiniens dans le cadre de négociations sous l’égide des Nations unies.”