Sur son blog, le leader de la France insoumise affirme qu’il voudrait un organe qui sanctionnerait “les menteurs, les tricheurs, les enfumeurs”.
À voir aussi sur Konbini
Son récent passage dans L’Émission politique de France 2 semble l’avoir fortement marqué… Depuis qu’il a été invité de la désormais célèbre émission de la chaîne de service public jeudi 30 novembre dernier, Jean-Luc Mélenchon ne cesse en effet de pester contre les journalistes de l’émission, Léa Salamé, François Lenglet et Nathalie Saint-Cricq.
Ce n’est pas la première fois que Jean-Luc Mélenchon étrille des journalistes. Mais cette fois, le fondateur de la France insoumise estime avoir été victime d’un “traquenard médiatique”. “Ici, les journalistes Léa Salamé, François Lenglet et Nathalie Saint-Cricq ont organisé un traquenard médiatique, ils ont abusé de leur autorité pour truquer des chiffres et mentir délibérément”, écrit-il dans un billet de son blog intitulé “Le lendemain de l’émission”.
Une accusation grave venant de la part d’un homme politique de premier plan… Dans son texte, l’ancien candidat à la présidentielle indique ainsi qu’au cours de l’émission, les journalistes en question auraient “faussé l’identité de personnes convoquées sur le plateau pour incarner ‘des Français moyens‘“, mais qu’ils auraient aussi défendu les pesticides et des “voleurs du fisc”.
“Cela peut paraître incroyable, mais j’ai cru Léa Salamé de bonne foi quand elle m’a invité. Je l’ai crue quand elle m’a dit ‘on n’est pas en période électorale, je vous laisserai parler’ […]. Quoi qu’il en soit, elle m’a abusé et sciemment endormi”, s’insurge-t-il.
France 2 réagit
“Ce que nous avons vu ce soir-là, ce n’est plus du journalisme, ce n’est plus une émission du service public, c’est juste un règlement de comptes entre une équipe de gens prête à toutes les mystifications pour frapper le principal opposant politique à ses employeurs”, poursuit l’ancien candidat à la présidentielle.
Contacté par l’AFP, la direction de l’information de France Télévisions a réagi en déclarant qu’elle “rejet[ait] fermement les accusations de ‘guet-apens‘ et de ‘traquenard‘ et sout[enait] pleinement l’équipe de L’Émission politique, dont certains membres ont fait l’objet d’attaques ad hominem“. Avant de rappeler que Jean-Luc Mélenchon, qui est venu dans cette même émission à plusieurs reprises, “a déjà été soumis aux mêmes séquences et au même traitement que les autres invités”.
La SDJ de France 2 apporte son soutien à Nathalie Saint-Cricq, Léa Salamé, et François Lenglet, cibles d'attaques odieuses et inacceptables de la part de @JLMelenchon. Indigne d'un responsable politique.
— SDJ France 2 (@SdjFrance2) 4 décembre 2017
Dans une volonté d’éviter d’être de nouveau victime d’un “traquenard” de ce type, Jean-Luc Mélenchon a donc émis une idée : la création d’un “tribunal médiatique”. Rien que ça. Ce tribunal, qui s’appellerait très modestement le Conseil de déontologie du journalisme, aurait ainsi “le pouvoir de sanction symbolique contre les menteurs, les tricheurs, les enfumeurs”, a lancé Jean-Luc Mélenchon.
“Je vais donc lancer avec mes amis une pétition en ce sens”, a-t-il ensuite précisé dans sa tribune.
En attendant, plusieurs sympathisants de la France insoumise ont saisi le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), à l’initiative du politologue insoumis Thomas Guénolé.
#LEmissionPolitique Trop, c'est trop. Par la voix de mon avocat Me Jérémy Afane-Jacquart, j'ai déposé ce jour une plainte au @csaudiovisuel contre @France2tv pour ses fausses "Françaises lambda", en réalité politisées, face à @JLMelenchon. pic.twitter.com/7WV4TX6PsQ
— Thomas Guénolé (@thomas_guenole) 1 décembre 2017
Selon l’AFP, le CSA avait reçu plusieurs centaines de signalements ce lundi 4 décembre.