Des coupons de 50, 100 et 250 euros seront émis.
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(© Hektor Ehring Jeppesen/Flickr/CC)
“Bonjour, un briquet, un jeu à gratter et un peu de bitcoins siouplé.” Non, cette requête n’est pas un zeugma improbable, et on pourra l’entendre dès janvier au comptoir de certains buralistes. Cette information inattendue nous a été livrée hier par Europe 1, accompagnée de quelques chiffres : entre 3 000 et 4 000 bureaux de tabac émettront des “tickets prépayés” sous forme de “coupons” pour des montants de 50, 100 ou 250 euros.
Les tickets transiteront via la plateforme Keplerk, qui se décrit comme le “1er réseau européen de cryptomonnaie en points de vente” (elle en revendique 10 000 pour le moment). La conversion du ticket en bitcoins, sur son site ou son appli, prend “moins de cinq minutes“. Keplerk se rémunère à coups de frais forfaitaires ou de commissions ponctionnées sur les opérations de ses clients.
Sur le papier, une promesse de simplicité, qui pourrait complètement démystifier l’acquisition et la revente de bitcoins (la seule crytomonnaie prise en charge par les buralistes pour le moment) auxquelles le commun des mortels, faute de connaissances techniques, préfère parfois renoncer.
Contrairement à ce qu’avait d’abord annoncé Europe 1 avant de rectifier le tir, cette opération d’envergure ne bénéficie pas de l’aval de la Banque de France qui, nous rappelle Le Monde, a exprimé à plusieurs reprises sa méfiance envers les cryptomonnaies.
Par ailleurs, si la nouvelle s’est focalisée sur les buralistes, ceux-ci ne détiendront aucun monopole sur ces opérations financières. Il est tout à fait possible d’imaginer que d’autres commerçants s’y mettent pour diversifier leurs revenus et appâter le chaland.
Sur ce secteur, il y a d’ailleurs un expert reconnu en la matière : le comptoir Coinhouse, à Paris, anciennement Maison du Bitcoin, qui ne vend pas de cigarettes mais prodigue pour ses clients des conseils en investissement. Un service spécialisé que l’on imagine mal accompagner la vente du ticket chez le commerçant lambda.
Cependant, le cours du bitcoin est en chute libre depuis décembre 2017, grande époque du pic de la frénésie, quand la cryptomonnaie s’échangeait à 16 000 euros, contre environ 4 000 euros aujourd’hui. L’annonce des buralistes pourrait banaliser le bitcoin (et autres cryptomonnaies) et relancer l’intérêt du grand public. Une preuve ? L’agence Reuteurs, qui diffuse ses dépêches dans le monde entier, s’est déjà emparée de la nouvelle.
Concrètement, ça ressemblera à ça. (© Keplerk)