Janvier 2018 : turbulences de trafic à prévoir chez les VTC

Janvier 2018 : turbulences de trafic à prévoir chez les VTC

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Crédit : freestocks.org

La raison : à partir du 29 décembre, les chauffeurs ne pourront plus rouler sans leur “carte VTC”.

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La nouvelle n’en est pas une pour ceux qui reçoivent (et daignent ouvrir) la newsletter d’Uber : à partir de janvier 2018, indique-t-elle, “les temps d’attente seront plus longs et les tarifs élevés aux heures de pointe“. En effet, la loi Grandguillaume, qui entrera en vigueur le 29 décembre prochain (donc le réveillon, lui aussi, risque d’être difficile), imposera à tous les chauffeurs d’avoir le statut VTC.

Face à ce bouleversement législatif, Uber a décidé de prendre les choses en main. Côté utilisateurs, le service clients répondra en moins de 24 heures, 7 jours sur 7, ouf. Côté conducteurs, les mesures ont davantage d’envergure : Uber lancera en janvier la plate-forme Campus VTC, une formation en ligne et gratuite permettant aux chauffeurs de se préparer à l’examen. Un équivalent de 40 heures de formation, des examens blancs, des conseils de chauffeurs, des vidéos et des podcasts.

Uber n’est pas un cas isolé. Début 2018, les autres compagnies de transports comme Chauffeur Privé ou Taxify seront exactement dans la même situation.

Un examen VTC ?!

À partir du 29 décembre donc, les chauffeurs devront disposer de cette “carte VTC” s’ils roulent dans des villes de plus de 100 000 habitants avec des véhicules de moins de huit places.

Cette obligation va considérablement secouer le secteur. Selon les entreprises de transports citées par Le Monde, 10 000 chauffeurs pourraient se retrouver sur le carreau. Des chiffres largement surestimés, selon le ministère des Transports.

Que contient l’examen VTC mis en place depuis février 2016 ? Une partie théorique avec 110 questions sous forme de QCM portant sur les réglementations, la sécurité routière, l’anglais et la gestion d’entreprise ainsi qu’une partie pratique sous forme de test de conduite de 45 minutes.

L’inscription à l’examen en tant que candidat libre coûte 195 euros. Les formations, elles, sont beaucoup plus chères : avec VTC Academy par exemple, trois semaines théoriques et une semaine pratique reviennent à 2 990 euros. D’où le Campus VTC mis en place par Uber.

Pour ne rien arranger à la pagaille, un journaliste de L’Express avait passé l’examen. Verdict : l’épreuve théorique relève du parcours du combattant. Et, comme l’écrivait Le Monde, les taux de réussite sont faibles… et donc décourageants.

Après la loi française, la loi européenne

Coïncidence de calendriers, les VTC font aujourd’hui l’actualité pour une seconde raison : la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) vient de confirmer que le service de réservation de voitures avec chauffeur proposé par Uber relevait du “domaine des transports” et non du simple “service d’intermédiation” comme Uber avait prétendu l’être. Résultat : les États membres de l’Union pourront appliquer des législations à Uber similaires à celles des taxis.

Cité par France 24, Antoine Chéron, avocat spécialiste des nouvelles technologies au sein du cabinet ACBM, considère que la France pourrait très bien décider, dans les mois à venir, d’élargir cette “brèche” ouverte par l’Union européenne et forcer les chauffeurs à obtenir une nouvelle licence. À terme, cela bouleverserait l’écosystème d’Uber… et de ses concurrents puisque la jurisprudence sera probablement élargie aux autres sociétés.

Autant de bouleversements qu’Uber nous propose d’affronter avec engouement dans sa dernière newsletter :

“Certains diront que c’est encore une raison de douter.
Nous préférons voir cela comme une opportunité.
L’opportunité d’accélérer notre transformation.
L’opportunité de retrouver une croissance plus sereine et plus durable.”