Pas de préservatifs, de visites médicales, de vaccins… Les acteurs pornos qui travaillent pour l’entreprise de James Deen ont des conditions de travail médiocres selon un officier de contrôle de l’État de Californie.
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Travailler dans le porno n’est pas sans risque. La probabilité de choper une infection est élevée, quand les mesures de précaution ne sont pas respectées. Et ceux qui refilent des MST aux autres, ou qui ne font rien pour réduire ce risque peuvent prendre cher.
Après avoir été accusé d’agression sexuelle par un bon nombre de stars du porno, James Deen est sous le feu des critiques, et cette nouvelle révélation ne va pas améliorer sa réputation. Désormais, l’acteur-réalisateur doit s’acquitter d’une amende de 77 875 dollars (près de 70 000 euros) car il n’a pas respecté les règles d’hygiène concernant le port du préservatif, selon un officier de contrôle de l’État de Californie.
En effet, cet officier affirme que la boîte de l’acteur, James Deen Productions, expose ses employés au risque de contracter des MST car elle ne fournit pas de préservatifs et ne prescrit pas les vaccins adéquats. L’entreprise ne leur fait pas non plus passer d’examens médicaux, ce qui est absolument crucial pour des raisons de sécurité évidentes.
Selon les données publiées hier par la Division californienne de santé et sécurité au travail (Cal/OSHA), les acteurs qui bossent pour l’entreprise de James Deen ont potentiellement été exposés à l’hépatite B. L’entreprise a commis neuf violations selon l’officier de contrôle, et certaines d’entre elles sont assez graves pour détériorer la santé des acteurs ou entraîner la mort.
Récemment, la Californie a essayé d’imposer une loi qui forcerait les acteurs pornos à porter des préservatifs pendant les tournages afin d’éviter la transmission de MST, en vain. Eric Paul Leue, le directeur exécutif de la Free Speech Coalition, qui a des liens avec l’industrie du porno, avait alors déclaré : “Cette réglementation est basée sur une idée reçue et non sur des faits scientifiques, et elle aurait sérieusement nui à la performance des acteurs.”
La culture du viol dans l’industrie du porno
James Deen n’est pas au bout de ses peines. En fin d’année dernière, l’acteur porno était au cœur d’un tout autre débat : la culture du viol. Rien ne laissait présager que Stoya, son ancienne petite amie, elle-même actrice porno, accuserait le célèbre acteur d’agression sexuelle.
Des douzaines d’actrices porno se sont reconnues dans la lettre ouverte de Stoya, qui raconte sa relation difficile avec James Deen :
“J’ai vécu en sachant que James n’avait pas respecté mon consentement pendant longtemps avant d’en arriver là. J’ai senti que je n’avais pas d’autre option. Je ne savais pas quoi faire. Donc j’ai continué à travailler avec lui, et nous avons continué à nous fréquenter.
J’ai avalé beaucoup de Xanax et je l’ai fait passer avec beaucoup d’alcool. Après notre séparation, j’ai commencé à voir un thérapeute qui connaît bien les complexités spécifiques à l’industrie du sexe et aux personnes qui ont des pratiques BDSM. Ça a aidé.”
Juste après ces accusations, les autorités ont commencé à enquêter sur l’acteur-réalisateur star du porno.
En révélant au public leur histoire, Stoya, et de nombreuses autres actrices, ont contribué à ouvrir le débat sur la culture du viol dans cette industrie. Il est important de séparer la réalité de l’acte sexuel du film porno afin de protéger acteurs et spectateurs.
Traduit de l’anglais par Hélaine Lefrançois