Les salariées d’Islande ont quitté leur poste à 14 h 38 précises pour protester contre les inégalités salariales entre hommes et femmes dans leur pays.
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Le 1er août 1980, l’Islande rentrait dans l’histoire : ce jour-là, les Islandais du pays choisissaient une femme pour les gouverner. Vigdís Finnbogadóttir devenait alors la toute première chef d’État élue au suffrage universel direct. Or les combats des femmes islandaises pour l’égalité ne s’arrêtent pas là, loin de là.
Ce lundi 24 octobre, les citoyennes islandaises étaient invitées à quitter leur travail à 14 h 38 – pas après, pas avant – pour manifester dans la rue et protester contre le fossé entre les salaires femmes/hommes.
Pourquoi 14 h 38 ? D’après un calcul basé sur une journée de huit heures de travail, c’est à partir de cette heure précise qu’elles ne sont plus payées si on compare le salaire moyen accordé aux femmes et celui alloué aux hommes. En moyenne, elles gagnent 14 % moins que les hommes.
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Un mouvement historique
Il y a quarante et un ans jour pour jour, le 24 octobre 1975, les femmes d’Islande quittaient déjà leur poste pour se réunir à Reykjavik. Comme la BBC le rappelle, cette manifestation était d’une ampleur jamais vue puisque 90 % des femmes avaient suivi ce mouvement de désobéissance civile. L’histoire islandaise s’en rappelle comme le Jour de congé des femmes (“Women’s Day Off”).
Auprès de la radio britannique, Vigdís Finnbogadóttir se remémore :
“Ce qui s’est passé ce jour-là a marqué le premier pas pour l’émancipation des femmes en Islande. Cela a complètement paralysé le pays et ouvert les yeux de nombreux hommes.”
Ces Jours de congés des femmes d’Islande ont également eu lieu en 2005 et 2008, avec tout comme en 2016 l’idée de partir à l’heure à partir de laquelle elle ne sont plus payées – par rapport aux hommes. En 2005, elles sont parties à 14 h 08 et en 2008 à 14 h 25.
L’égalité parfaite dans 52 ans ?
En onze ans, seules treize minutes ont été gagnées pour combler le fossé encore gigantesque entre la rémunération des femmes et celle des hommes. D’après le calcul de l’agence locale RUV, si les efforts sont toujours aussi lents, il faudra attendre l’année 2068 pour une égalité parfaite.
Dans le tweet ci-dessous, un aperçu amateur de la manifestation de ce 24 octobre 2016 :
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La ville de Reykjavik a publié sur Twitter un post qui montre un aperçu de ses locaux, avec des bureaux… vides :
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L’Islande reste cependant l’un des pays du monde où l’égalité salariale est la mieux balancée. D’après un rapport du Forum économique mondial qui date de l’année dernière, sur 145 pays étudiés et à ce rythme, l’égalité salariale entre hommes et femmes sera une réalité en 2133… soit dans 117 ans.
En Grande-Bretagne, en moyenne, une femme gagne 18 % moins qu’un homme. En France, c’est 15,1 %. Allez, encore un effort.