Premier arrêt : Granville
Expliquer la genèse du projet. Avant de courir sur l’eau, c’est en Normandie que les membres de Granville ont construit leur musique délicieuse.
Sofiane, le guitariste du groupe, s’explique:
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Granville, c’est un jeune projet qui date de février 2011. Il s’est formé autour de Mélissa (la chanteuse ndlr). Un ami en commun avec qui elle formait un duo folk a posté une vidéo sur Facebook où on la voyait chanter. Arthur [le batteur, ndlr] et moi, on a adoré sa voix. Je suis parti la voir à un open mic à Caen et suite à ça j’ai pris contact avec elle pour parler d’un projet musical.
Rencontre, bonne entente, et de fils en aiguilles, des morceaux sont composés. Granville était né.
Plus qu’une inspiration, les plages normandes sont leur quotidien. Contrairement à d’autres, ils ne semblent pas attirés par les sirènes de la capitale. C’est peut être pour ça que leur musique paraît si fraîche, si loin du vacarme de la ville. Néanmoins, pour cette prémière étape, une question nous taraude. Pourquoi faire de Granville le nom du groupe ?
Explications, encore une fois, de Sofiane.
Granville, on avait beaucoup de souvenirs là-bas. Des souvenirs de vacances, de bons souvenirs. C’était l’hiver quand on a commencé le projet et on rêvait un peu de retrouver Granville, en été.
Nous aussi on aimerait bien. Tout recommencer à Jersey ?
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Granville – Jersey
Deuxième arrêt : les routes françaises
Encore du chemin à faire. Pour Granville, c’est le début d’une grande itinérance. L’album est prêt, il ne lui reste plus qu’à sortir. Et l’entreprise est originale : un enregistrement live, en studio, plutôt qu’une prise instrument par instrument. Ce qui explique aussi la vivacité de leurs compositions.
Dans cet opus, selon Mélissa, le groupe a mis tout son coeur :
Tout a été fait de manière spontanée : on n’a pas voulu se prendre la tête en composant les morceaux. On a fait en sorte que tout roule. On y a mis tout notre coeur et on est super content.
C’est en cours mais je ne pense pas avant l’automne. On ne peut pas l’annoncer parce qu’elle n’est pas du tout actée mais elle existera, oui.
Pour l’heure c’est au point Ephémère qu’ils se sont produits le 16 janvier, en compagnie de Mustang.
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Granville – Robe Rouge
Troisième arrêt : les mondes imaginaires de Granville
Fini pour le factuel. Place aux territoires rêvés, aux inspirations d’un groupe dont la musique oscille entre évocation bucolique des rivages normands et instrumentation folk U.S. S’ils expliquent avoir été influencés par la musique anglo-saxonne, Arthur, Mélissa et Sofiane n’en oublient pas les grandes gloires de la chanson française. Mélissa confesse, par exemple, que Serge Gainsbourg a beaucoup compté dans leur parcours.
Propulsés tête de proue du renouveau de la pop à la française, aux côtés d’Aline et de O Safari, les membres de Granville ont une démarche singulière. A la base, l’amour de la musique indépendante américaine : Tennis, Girls. Puis la volonté indéfectible d’apporter quelque chose à ce mouvement. Mais différemment. De là est venue l’idée de chanter en français, comme un lien entre deux héritages, l’un bien d’ici, l’autre d’outre-Atlantique.
Sofiane précise :
En fait on vient de formations qui chantaient en anglais et Granville c’est le premier groupe où on chante en français. En se rencontrant, quand on a voulu faire un projet ensemble on s’est dit que ce qui nous réunissez c’était notre amour pour la pop française un peu rétro. Et les textes, surtout de cette époque là…
Rétro Granville ? Un brin. Mais également bien dans l’air du temps. Les groupes qui chantent en français fleurissent et on n’a pas pu résister à la tentation de l’évoquer.
Sofiane :
Je sais pas si on fait partie de ce renouveau de la pop en France, en tout cas il y a pas de groupes en France qui ont pris conscience, nous les premiers, que c’était pas si chiant, dure et bizarre que d’écrire en français en faisant de la pop.
Mais quand on leur parle de scène pop-folk à la française, dont on dit qu’ils sont les hérauts, ils ne refusent pas le compliment. Mais ils préfèrent ne pas être troublés par pareilles catégorisation. Entre Aline, Bengale, Mustang et eux, bien sûr, il y a de la proximité musicale, personnelle, également. Mais subsiste surtout la volonté d’accomplir son petit bout de chemin. Seul.
On aime bien ce principe de scènes, mais on a pas envie d’appartenir à une scène à part entière. On a envie de faire notre bout de chemin mais on est bien sûr heureux de rencontrer pas mal de groupes.
Proche mais distinct. C’est un peu l’idée.[iframe src=”http://prod-3.konbini.com/embed/music-fr-granville-le-slow” width=”620″ height=”349″]
Enfin dresser un portrait de Granville passe forcément par une évocation du cinéma. Cinéphiles accomplis, fans de Éric Rohmer devant l’éternel, Arthur, Mélissa et Sofiane ont joué le jeu du conseil aux lecteurs de Konbini : Qu’est ce qu’on va voir au cinéma ?
“- Arthur : Django Unchained et y’a aussi…
– Mélissa : The Master.
– Arthur : Oui… Mais je pensais à un autre, c’est pas grave. Le dernier des mecs de Matrix qui va sortir en 2013 !
– Sofiane : Je l’ai pas vu…
– Arthur : Non il est pas sorti encore, mais il est attendu…
– Sofiane : Parce que lui c’est un grand fan de blockbusters.”
Et oui, on les a rencontrés un mercredi.
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