Le lac Poopó, situé en altitude dans l’Ouest du la Bolivie, était le plus grand lac du pays après le lac Titicaca. Ce lac salin avait été déclaré “zone sinistrée” en 2014 par les autorités, une mesure qui n’a visiblement pas été suffisante pour le protéger.
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Depuis décembre 2015, le lac Poopó a disparu, et avec lui sont morts plusieurs millions de poissons et 500 oiseaux, dont les emblématiques flamants roses qui le peuplaient. Par effet boule de neige, plus de 500 familles ont été contraintes de quitter la région.
Selon le responsable du centre d’Écologie et des Peuples andins (Cepa) d’Oruro, cité par le journal bolivien El Sajama, cette sécheresse serait due à un déficit hydraulique, mais aussi à la contamination du lac par les 150 exploitations minières environnantes ainsi qu’à la sédimentation.
Valerio Calle Rojas l’un des 150 pêcheurs de la région, dont les propos sont rapportés sur le site de CBC News, décrit la situation:
“De part en part, c’est sec. Dans les années 1990, il y avait au moins 2 000 kilomètres carrés d’eau [dans le lac]. Après cela, le niveau de l’eau a commencé à baisser. En 1995, 1996, il y avait de la sécheresse aussi, et l’eau s’évaporait, mais cela revenait rapidement […] Maintenant l’eau devrait revenir, ne serait-ce qu’un petit peu. Il devrait y avoir de la pluie. Mais cela n’arrive pas, donc il n’y a rien.”
Le réchauffement climatique en cause
Pour les spécialistes de la région, l’impact du réchauffement climatique ne fait aucun doute. Selon Milton Perez, professeur à l’Université technologique d’Oruro, interrogé par le site CBC News :
“L’évolution du lac Poopó est suivi de près depuis soixante ans et il est évident que le changement climatique a eu un effet sur la dernière décennie, des années 1990 aux années 2000. La température a augmenté de 0,9 degrés.”
Ce réchauffement aurait pour conséquence de faire s’évaporer l’eau du lac trois fois plus vite qu’à l’accoutumée. L’impact dramatique de cette sécheresse sur l’écosystème de la région et ses habitants a été capturé par Reuters le mois dernier.