La nouvelle a mis du temps à faire son chemin. Depuis ce début de semaine, la planète regarde enfin en direction de la forêt amazonienne. Depuis six mois, la situation est catastrophique et les choses n’ont fait que s’aggraver ces dernières semaines. Ce sont des centaines d’hectares qui partent en fumée chaque jour, détruisant petit à petit ce qui est considéré comme le “poumon vert de la planète”, une jungle tropicale qui absorbe à elle seule 14 % du CO2 atmosphérique mondial.
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Cette photo, prise au Pérou, daterait de 2016. (© Mohsin Kazmi/Getty Images)
À travers le monde, les internautes partagent des brassées d’images de ce désastre sous le hashtag #PrayforAmazonia afin de faire passer le mot et de sensibiliser citoyens et politiques, notamment le président Jair Bolsonaro, climatosceptique notoire. En France, nombreux sont celles et ceux qui regrettent le silence de nos politiques concernant ce drame, au contraire des vives réactions suscitées par l’incendie de Notre-Dame de Paris en avril dernier.
Les images diffusées massivement ces derniers jours ne datent cependant pour la plupart pas de cet été. Elles ont plutôt été prises il y a plusieurs mois, voire plusieurs années – comme une simple recherche d’images inversée le prouve rapidement.
Cette image se retrouve dans de nombreux articles traitant des dégâts de la déforestation en Amazonie, certains datant de 2015.
Vieilles images, tragédie bien actuelle
Si on dispose de peu de photos concernant les incendies faisant des ravages actuellement, le désastre n’en est pas moins important. Depuis les années 1970, 800 000 km2 de cette immense réserve de biodiversité, composée de milliards d’arbres et de 16 000 espèces différentes, auraient déjà disparu à cause de la déforestation estime Greenpeace. C’est cette déforestation massive, couplée à la sécheresse ambiante, qui favorise les milliers de départs de feu et les vents violents que la région connaît en ce moment.
Les conséquences de ces incendies se font d’ores et déjà ressentir au-delà du territoire tropical. La mégalopole de São Paulo a ainsi été plongée dans le noir lundi soir, à cause des fumées émanant des feux en cours, à presque 3 000 kilomètres de là. L’urgence est bien réelle.
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“Juste une petite alerte : le ciel vient soudainement de noircir aujourd’hui à São Paulo et les météorologues pensent qu’il s’agit de fumée provenant des incendies ayant lieu à des milliers de kilomètres de là, à Rondônia ou au Paraguay. Imaginez tout ce qui doit brûler pour qu’il y ait tant de fumée (!). SOS.”