Afin de faire survivre l’esprit de Maxime Bouffard, ses amis organisent un festival de rock “qui lui ressemble” dans sa Dordogne natale : les Bouffardises.
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Ce 13 novembre 2015, Maxime Bouffard, 26 ans, a trouvé la mort au Bataclan parce qu’il aimait le rock. C’est aussi con que ça. De la page #EnMémoire que lui consacre Le Monde, c’est son amour pour la bonne chère, sa grosse voix caractéristique et sa passion pour l’audiovisuel qu’on retient. Or ses amis se souviennent surtout de ces “trucs insensés” auxquels il aimait leur faire croire. Tant et si bien que ses farces ont fini par avoir leur nom à elles, d’après leur illustre auteur : les bouffardises.
En hommage à Maxime Bouffard, ses amis sarladais comme parisiens se sont rassemblés dans une association et ont décidé d’organiser un festival de rock cet été, le 2 juillet 2016, dans son village du Coux-et-Bigaroque, en Dordogne. Le nom de l’événement ? Les Bouffardises, évidemment.
C’est un ami d’enfance, Paul Boysse, 27 ans, kinésithérapeute, qui occupe le poste de coprésident de l’association des Bouffardises. Ces bouffardises, il s’en souvient très bien : “Il nous a fait croire qu’en occitan, on disait ‘Chaba dun tra et beï o lé’, expression qui signifiait, d’après lui, ‘boire cul sec et aller au lit’. Eh bien, à son enterrement, un prof d’occitan nous a dit que c’était complètement faux et que ça ne voulait rien dire. Cette blague est si magique qu’elle lui a même survécu”, se souvient-il.
“Un événement qui lui ressemble”
Pour mener à bien ce projet de festival rock, Paul Boysse peut compter sur le soutien d’une quarantaine d’amis de Maxime : “des amis d’enfance, de Dordogne, mais aussi des amis de Paris, de son BTS audiovisuel. Il habitait dans une grande coloc et on peut dire qu’ils vivaient comme une petite famille.” Ensemble, ils ont lancé une page dédiée à cet événement sur Leetchi, une plateforme de crowdfunding. Ils demandent une aide pour le financement, mais aussi des bénévoles pour prêter leurs bras, sur place, lorsque l’événement aura lieu.
“Il faudrait vraiment que ça soit un événement qui lui ressemble. Les concerts, les festivals, il a toujours aimé ça, quel que soit le genre musical. Il a suivi l’évolution de la musique d’aujourd’hui mais aimait aussi le bon vieux rock : récemment, il était allé voir Sum 41 à Paris parce que ça lui rappelait son adolescence, mais il adorait aussi Foals, Metronomy, la chanson française…”
Grâce à ses soutiens, humains comme financiers, le projet prend forme rapidement et Paul Boysse a déjà rendez-vous avec la préfecture pour discuter sécurité. Les contrats pour les boissons et la nourriture sont lancés, la scène est réservée… Ne reste qu’à choisir les six groupes qui joueront sur scène, parmi les nombreux qui se sont présentés : “Au début, on pensait proposer quelque chose d’assez petit mais le projet suscite l’engouement, alors on doit trouver des groupes capables d’offrir un spectacle de haut niveau”, précise Paul.
Il confie d’ailleurs que le groupe préféré de Maxime, Foals, lui a assuré que s’il ne devait pas jouer pas aux Eurockéennes à ce moment-là, il se serait produit à Coux-et-Bigaroque en l’honneur de leur fan. Le groupe britannique avait partagé la photo du jeune homme sur sa page Instagram la semaine suivant les attentats de Paris.
“Créer un vrai festival”
Le décès tragique de Maxime Bouffard donnera ainsi naissance à la fête, à la musique, à la vie, quoi. Car c’est certain, le festival aura bien lieu. Le véritable enjeu, désormais, c’est l’après. Paul Boysse n’a pas peur de se projeter :
“Vu l’enthousiasme, je pense que ça va très bien marcher cet été. Alors on cherche déjà à pérenniser Les Bouffardises après la première édition, pour les reproduire tous les ans. Peut-être qu’on réussira à le faire grandir, peut-être qu’on va réussir à créer un ‘vrai’ festival de rock en Dordogne… Parce que ça n’existe pas encore.”
Pour aider à financer le projet, proposer votre aide ou simplement contacter les organisateurs, rendez-vous sur la page Leetchi des Bouffardises.