C’est d’abord une histoire de mauvaise réputation. Joseph Staline, Kim Jong-Il, Frankenstein ou encore l’ayatollah Khomeiny… Tous des grands monstres de fiction ou des grandes figures politiques et religieuses controversées. Contrairement au panthéon d’icônes hipsterisées de l’artiste chilien Fab Ciraolo, la « Pink » série du peintre – originaire de Floride, Scott Scheidly, exposé jusqu’à fin août dans une galerie de San Francisco n’est pas très glamour. Pourtant, à y regarder de plus près, c’est tout le ressenti inverse qui se produit dans notre petit cerveau.
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Illusion ? Trompe-l’œil ? Métamorphose ? Pour l’artiste qui a choisi de créer une série monochromatique autour du rose, son oeuvre est avant tout une histoire de perception. « J’avais l’idée de créer un show tout en rose. J’imaginais une galerie aux murs blancs infusés de rose. La série entière parle du pouvoir des couleurs et de la façon dont cela peut changer notre perception des choses » raconte Scott convaincu des implications culturelles et sociales des couleurs.
En travestissant de rose ses personnages, l’artiste joue sur les contradictions et donne une seconde identité à de parfaits enfoirés. Une forme de satyre pop culture de mauvais goût qui moque en partie des leaders traditionnellement hypermasculinisés pour en faire des icônes « queer ». Ce qui permet aussi à Scott Scheidly de déconstruire les codes couleurs autour du genre pour mieux en montrer les ressorts. Des images kitsch, mais efficaces.