Le 19 décembre 1967, l’Assemblée nationale adoptait la loi Neuwirth dépénalisant la contraception. On fête aujourd’hui l’anniversaire de cette avancée sociale majeure concernant l’émancipation des femmes.
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Il y a tout juste cinquante ans, la loi dite “loi Neuwirth”, relative à la régulation des naissances, était adoptée par les élus de l’Assemblée nationale. Cette dernière, votée le 19 décembre 1967, a permis de dépénaliser la contraception suite au dépôt d’un projet de loi du député de la Loire Lucien Neuwirth, un Résistant surnommé “Lulu la pilule” pour avoir rapporté et distribué des contraceptifs en provenance du Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale.
La mise en place de cette nouvelle législation a alors permis de supprimer les délits de “provocation à l’avortement” et de “propagande anticonceptionnelle” établis par la loi de 1920 visant à relancer la natalité après la Première Guerre mondiale.
En 1966, Lucien Neuwirth avait obtenu l’aval du général de Gaulle, alors président de la République, en défendant l’obsolescence de la législation d’alors, dénonçant “une loi de circonstance faite pour compenser la terrible hémorragie causée par la Première Guerre mondiale” et la nécessité “de passer de la maternité accidentelle à une maternité consciente et pleinement responsable”.
Et la pilule pour les hommes, c’est pour quand ?
On autorise alors l’importation et la fabrication de contraceptifs. Concernant la capacité des femmes à s’en procurer, comme le rappelle France Info, la loi Neuwirth stipule explicitement les conditions d’encadrement pour ce faire :
“Le texte prévoit que les contraceptifs soient délivrés sur ordonnances ou certificats de non contre-indication nominatifs, limités dans le temps, et accompagnés ‘d’un bon tiré d’un carnet à souche’. La contraception n’est autorisée pour les mineures (la majorité est alors à 21 ans) que si elles disposent de l’accord écrit d’un des parents.”
Un nouveau cap est ensuite franchi en 1974 lorsque l’on autorise le remboursement de la contraception par la Sécurité sociale et que les Plannings familiaux obtiennent l’agrément leur permettant de donner la pilule à des jeunes filles mineures de manière anonyme et gratuite.
Ont suivi en 1975 la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et en 1999 la mise en circulation de la pilule du lendemain. La question qui demeure désormais reste celle de savoir quand la contraception masculine en pilule, qui existe depuis de nombreuses années mais qui voit sa commercialisation sans cesse repoussée, sera démocratisée et autant répandue que la pilule féminine.