Harnaam Kaur a 25 ans, elle est Anglaise et elle est barbue. “La dame à barbe” comme elle est appelée est une star des réseaux sociaux et une activiste de la confiance en soi.
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Un trait d’eye liner, du rouge à lèvres et une jolie robe. Harnaam Kaur est une vraie fille, mais elle a quelque chose en plus : une barbe. Atteinte du syndrome des ovaires polykystiques (qui fait qu’elle a un excès d’hormones masculines), la Britannique de 25 ans a la même pilosité qu’un homme mais elle ne s’en cache pas. Longtemps complexée, elle a décidé de s’assumer comme elle est, devenant ainsi une activiste de la confiance en soi. Véritable star sur Instagram, elle a 67 000 abonnés.
Depuis qu’elle se montre sans complexe avec ses “défauts”, Harnaam Kaur affole la Toile et suscite l’engouement des médias. Figure de proue du mouvement “body positive“, elle a posé l’an dernier en robe de mariée pour Urban Bridesmaid et a défilé pendant la Fashion Week 2016 de Londres.
“Depuis que j’ai raconté mon histoire, les gens me reconnaissent — mais ceux qui ne me connaissent pas sont gênés. Leurs réactions m’amusent. Ils regardent mes yeux… puis ma barbe… et mes seins“, rapporte-t-elle au Guardian.
Harnaam Kaur n’a pas toujours été aussi à l’aise avec son image. À 12 ans, quand les poils de son visage ont commencé à s’épaissir, elle a découvert sa maladie. Déjà victime des moqueries de ses camarades au sujet de son poids et de ses origines pakistanaises, elle n’a pas acquis cette confiance en elle en un jour. “Avant, j’avais l’habitude d’épiler mon visage à la cire deux à trois fois par semaine, et les jours où je ne pouvais pas, à cause de la douleur, je me rasais”, explique-t-elle dans des propos rapportés par L’Express.
À 16 ans, la jeune Britannique a traversé une période difficile à cause de l’intimidation qu’elle subissait. “Je me suis cachée loin et ne voulais pas m’aventurer en public. Ma chambre était mon seul refuge. J’étais extrêmement déprimée”, a-t-elle confié à Rock’n Roll Bride. Une dépression qui aurait pu être dangereuse pour l’adolescente : “Je voulais punir mon corps pour avoir cette apparence. Je voulais le blesser.”
Heureusement, la jeune femme s’est vite reprise et a décidé d’accepter sa différence. “Nous devons réaliser que chacun de nous est différent”, affirme-t-elle convaincue. Elle s’est ensuite convertie au sikhisme, une religion originaire d’Inde qui interdit de s’épiler ou de se couper les cheveux.
“J’ai arrêté de me faire du mal et je suis tombée amoureuse des éléments de mon corps que certains peuvent appeler des défauts. J’aime ma barbe, mes vergetures et mes cicatrices. Ces éléments font que je suis qui je suis, ils font le tout, ils me rendent entière. Ma barbe est la source de ma force et de ma confiance. Je garde mes poils pour montrer au monde une image de la femme différente, confiante, diverse et forte. J’aime ma barbe et je la chérirai toujours.”
Même si Harnaam Kaur a choisi de raconter son histoire, beaucoup d’autres femmes atteintes du même syndrome ont encore peur de ne pas se faire accepter par la société. Siobhain Fletcher, 36 ans, souffre de la même maladie. Elle a été diagnostiquée en l’an 2000 lorsqu’elle a voulu avoir des enfants, mais ses poils sont arrivés à la puberté. De ses 15 à 20 ans, elle Fletcher n’est pas sortie de chez elle. Trop honteuse de se montrer avec une barbe, elle ne pouvait pas non plus s’épiler tout les jours à cause de sa peau sensible. Elle a donc dû se raser tout les jours pour masquer sa différence.
En 2012, Siobhain Fletcher a arrêté de se raser pour Movember, la campagne de sensibilisation et de récolte de fonds pour la recherche sur le cancer de la prostate. “Si je peux sortir dans la rue avec une barbe ou une moustache pendant un mois, alors les hommes qui éprouvent des problèmes de santé pourront sûrement aller se faire dépister pour le cancer des testicules ou de la prostate”, avait-elle expliqué dans l’émission britannique This Morning, sur ITV2.