Ex-fan des nineties
Si on ne peut pas la taxer de racisme frontal, elle manque cruellement de diversité… comme la majorité des séries des années 1990. On peut résumer grossièrement l’état d’esprit de l’époque ainsi : “les Blancs avec les Blancs”, “les Noirs avec les Noirs”, mais surtout beaucoup de Blancs partout. Pour un Prince de Bel-Air, combien de Sex and the City, de Beverly Hills ou Dawson au casting full blanc ? Ce qu’il est difficile à comprendre pour les millennials, c’est que ces séries cultes semblent très proches d’eux alors qu’elles ne le sont pas tant que ça. Sur le fond, les préoccupations – l’amour, le taf, les potes – restent les mêmes, mais la façon de les aborder a subtilement complètement changé.
Nos esprits vont ainsi comprendre plus aisément le fossé qui peut exister entre les mentalités radicalement opposées des années 1960 et celles des années 2010 par exemple. La deuxième moitié des années 1990 est plus complexe à analyser, car elle représente à la fois un âge d’or des séries et un début d’évolution des consciences. Après des années 1980 qui glorifiaient la working woman accomplie, on commence à avoir des héroïnes “badass” comme Buffy, Max dans Dark Angel, Sydney dans Alias. On parle d’homosexualité avec pertinence dans Dawson, évoquant à travers le personnage de Jack un coming out compliqué. Les personnages secondaires noirs commencent à être introduits dans des séries jusqu’ici 100 % blanches.
L’amour que tout le monde porte aux années 1990 – des millennials qui s’habillent comme dans Beverly Hills sans le savoir aux trentenaires qui chérissent leurs années coup de cœur – a tendance à durcir le débat. Ce qui se termine avec cette autrice de Slate qui a passé son week-end à se faire insulter sur Twitter, au point que son nom a carrément été retiré du papier pour la laisser reprendre une vie normale. Placez une série – ça marche aussi avec une décennie ou une star – sur un piédestal pendant des années, osez la critiquer, et voilà le résultat.
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