Lundi 13 mars, le candidat du parti Les Républicains a donné une conférence de presse durant laquelle il a détaillé son programme.
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Lundi 13 mars, François Fillon a dévoilé au cours d’une conférence de presse les trois axes qui mèneraient son mandat si jamais il était élu à l’élection présidentielle en mai prochain : “Libérer, protéger, réconcilier”, sera donc la devise d’un éventuel quinquennat Fillon, rapporte RTL.
Après avoir dénoncé des “années de démagogie et d’atermoiements”, il a insisté sur le fait qu’il ne voulait pas demander “des efforts aux Français” et qu’il leur proposerait “de la prospérité”. Réfutant les accusations –“ceux qui décrivent mon projet comme une purge ont tout faux” –, le candidat a évoqué un “chemin clair et déterminé”. Qualifiant son projet d’“ambitieux”, il a indiqué qu’il le mettrait en œuvre “avec méthode et détermination”, contrairement à ses concurrents qu’il estime “séduits par les demi-mesures et les propositions folles”. François Fillon a également promis des résultats quasi immédiats, assurant que “dès les premières semaines, chacun verra que quelque chose d’inédit est en train de se produire”. Concernant ses relations avec la chancelière allemande, il a clairement indiqué : “Je sais de quel côté balance son cœur […], son projet politique est en concordance avec le mien.”
Voici les grands traits du programme qu’il a exposé lors de cette conférence de presse :
“Libérer”
François Fillon a indiqué vouloir :
- Créer une “France d’entrepreneurs” : il a pour ambition de “rétablir la liberté d’entreprendre et la liberté de réussir” sans toutefois “libérer un capitalisme sauvage”.
- Atteindre un “niveau de croissance de 2 % et plus”. Le candidat a également déclaré viser “en dix ans une densité d’entreprises de taille moyenne à mi-chemin entre le Royaume-Uni et l’Allemagne” donc “qui soit quasiment doublée”. Cela représenterait “3 millions et demi d’emplois”.
- Baisser les charges en allégeant massivement les “normes et contraintes en les alignant sur l’Union européenne” ainsi que les impôts et les charges qui pèsent sur les entreprises.
- Supprimer les 35 heures.
- Supprimer le compte pénibilité.
- Refonder le Code du travail pour “n’y laisser que ce qui est fondamental et renvoyer le rester aux négociations”.
- Réformer la sphère publique notamment en augmentant “le temps de travail de la fonction publique jusqu’à 39 heures”.
- Faire “100 milliards d’économies de dépenses publiques”.
- Ne pas replacer un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique.
- Augmenter la TVA “pour baisser les charges qui pèsent sur les salaires”.
- Supprimer l’ISF.
“Protéger”
François Fillon a déclaré que sans ce second principe “la liberté ne peut pas être assurée”. Après avoir pointé du doigt un “droit fondamental à la sécurité” il a successivement indiqué vouloir :
- Une augmentation du budget de la défense dès 2018 qui passera à 2 % du produit intérieur brut (PIB).
- Une nouvelle loi de programmation militaire.
- La “fin d’un laxisme en matière de sécurité et d’autorité” qui selon lui, “nuit en priorité aux plus démunis”.
- La création de 16 000 places de prison supplémentaires.
- Moins de bureaucratie pour les forces de l’ordre.
- Plus de pouvoir d’achat grâce à un “choc fiscal immédiat de plus de 10 milliards d’euros pour tous les ménages” qui implique “un gain de 350 euros immédiatement”.
- Une augmentation progressive de la retraite jusqu’à 65 ans.
- Une attention particulière aux “retraités les plus modestes” qui verront leur retraite augmentée.
- Un plan “pluriannuel” de lutte contre la pauvreté.
- La relance du projet européen et du couple franco-allemand.
- Une stratégie industrielle visant à “renouveler et moderniser”, sans “protectionnisme” mais afin de “lutter à armes égales” avec la Chine et les États-Unis notamment, sans se “faire imposer des normes par des acteurs extérieurs“ et pour empêcher “la fuite des talents à l’étranger”.
“Réconcilier”
François Fillon a ensuite établi un constat sur l’état de la société française, dans laquelle il voit une forme de fracture : “Quelque chose est en train de se briser dans le lien social, dans notre solidarité nationale.” Il a donc déclaré souhaiter “plus de solidarité, plus de dialogue et de coopération entre les acteurs”. Notamment grâce à :
- Un renforcement de l’apprentissage pour réconcilier “le monde éducatif et le monde de l’entreprise”.
- Une “refonte de l’école”.
- La laïcité, qu’il juge comme étant “un pilier autour duquel les français doivent se rassembler”.
- Un comportement “intraitable avec l’islam radical et l’antisémitisme”.
- Une réconciliation “du monde agricole et de la grande distribution”.
- Plus de dialogue entre les pouvoirs publics et le monde associatif, notamment sur les thèmes du handicap et de la grande pauvreté. Il a expliqué que les pouvoirs publics n’ayant “pas la science infuse“, ils devraient davantage écouter le monde associatif qui connaît “mieux que quiconque” ces thématiques.
- Un grand programme prioritaire sur ces thèmes du handicap et de la pauvreté, avant 2017.
- La création du poste de “moniteurs de services” pour informer les personnes âgées et leur famille ainsi que contrôler la qualité des services qui leur sont proposés.
- Une profonde réforme de la vie publique.
- Des ministres choisis sur “un critère exclusif, la compétence”.
- Des cabinets ministériels ne comprenant pas plus de dix personnes.
- Un suivi des ministres, qui seront limogés en cas d’objectifs non atteints.
- Son intention d’effectuer un mandat unique, “non inscrit dans le marbre de la constitution” mais qu’il présente comme un “engagement”.
Au sujet des affaires
Empêtré dans plusieurs affaires depuis de nombreuses semaines maintenant, François Fillon n’a pas pu échapper aux questions les concernant. S’il a catégoriquement refusé d’en parler, les journalistes présents l’ont tout de même interrogé sur sa capacité à être “audible” sur les efforts qu’il demandera de faire aux français, n’étant pas lui-même “irréprochable”. Pointant du doigt une campagne polluée par les polémiques”, le candidat de la droite a répondu qu’il ne demanderait pas d’efforts aux français et s’est appuyé sur la défense qui est la sienne depuis quelque temps déjà : “le suffrage universel, […] la volonté du peuple, […] la seule chose qui existe en démocratie.”
Il a également indiqué qu’à cause de la crise que traverse sa famille politique depuis ces affaires, il n’était “pas en mesure de présenter une équipe gouvernementale, comme [il aurait] aimé le faire”.
François Fillon est convoqué mercredi 15 mars devant les juges d’instruction chargés d’instruire son affaire.