Avec l’exceptionnel succès de Pokémon : Détective Pikachu à travers le monde, tous les projets d’adaptations de jeux vidéo au cinéma ont le vent en poupe. Et vu que Mortal Kombat 11, sorti il y a quelques semaines, est aussi une réussite, tout est au beau fixe pour un retour du sanglant jeu de baston dans les salles obscures.
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Ce projet de reboot est une arlésienne depuis presque dix ans. La seule information sûre jusqu’à présent était la présence de James Wan à la production. Le réalisateur de Saw, Aquaman et des Conjuring est un grand fan de jeux vidéo et de Mortal Kombat plus particulièrement. James Wan a le profil idéal pour reprendre la franchise, entre effets spéciaux dégoulinants, second degré et culture de l’horreur.
(© WB Games)
Il a choisi un réalisateur australien, Simon McQuoid, dont ce sera le premier film. Il est un spécialiste des publicités de jeux vidéo (il a notamment fait l’excellente “Michael”, qui rend un bel hommage aux joueurs PlayStation). Il a donc tout ce qu’il faut pour respecter l’univers et les personnages.
Ce nouveau Mortal Kombat sera entièrement tourné en Australie et sera la plus grosse production jamais réalisée dans le pays. Il devrait mettre en scène un nouveau personnage inédit, Cole Turner, “un boxeur de Philadelphie qui doit participer à un tournoi fantastique pour sauver la Terre”. Donc après avoir pompé Jackie Chan pour Liu Kang et le méchant de Big Trouble in Little China pour Raiden, ils volent maintenant les derniers combattants mythiques qu’il leur reste : Rocky ou Creed. Des génies.
Le scénario est écrit par Greg Russo, qui bosse aussi sur l’adaptation de Saints Row et le reboot filmique de Resident Evil. Il va donc reprendre le flambeau de Paul W. S. Anderson, le grand manitou des adaptations catastrophiques mais rentables.
Car Mortal Kombat a déjà eu droit à deux superbes films dans les années 1990, des chefs-d’œuvre de série Z, avec tout le charme que ça implique. Le premier, sorti en 1995, est signé de ce cher Paul. Il s’agit de son deuxième opus et comporte déjà tout ce qui fera son cinéma : des effets spéciaux fantasques, des acteurs en roue libre, des combats sans queue ni tête et de la musique pompière.
Depuis, Paul W. S. Anderson a réalisé des magnifiques épopées, comme Les Trois Mousquetaires version steampunk ou Death Race, le reboot d’un film de 1975 (déjà très proche du nanar culte). Cette passion pour les histoires rocambolesques mises en scène avec panache offre à Paul W. S. Anderson une aura de réalisateur outrancier et clivant, dans laquelle on pourrait presque voir une démarche d’auteur rafraîchissante.
Concernant son Mortal Kombat, la petite cerise sur le gâteau reste la présence de notre Christopher Lambert national pour jouer Raiden, un dieu du tonnerre complètement électrique habité par un rire démoniaque.
Malgré ses faiblesses, le film fait un carton en salles. Il y aura donc une suite en 1997, Mortal Kombat : Destruction finale. Paul W. S. Anderson n’est plus aux commandes, mais le nouveau réalisateur arrive à faire le même film en pire. Même Christophe est parti, remplacé par James Remar (mais pour le scénario, il a juste “changé de look”).
Les personnages sont encore plus hystériques et dépourvus de nuance, les effets spéciaux perdent de leur superbe, les blagues ne fonctionnent pas : tout est réuni pour une soirée bien marrante devant la télé. Un régal.
Il ne reste plus qu’à espérer que le nouveau film de la franchise sorte entièrement des sentiers battus pour proposer sa propre relecture moderne. Mais malgré leurs côtés désuets, certains combats des premiers opus resteront tout de même dans la légende pour toujours. Morceaux choisis.
Perdez-vous donc dans les yeux de Scorpion. Mais gaffe à son dard !
Le nouveau Raiden s’en donne à cœur joie.
La mortelle Sonia Blade contre le bionique Kano, ça fait des étincelles.
Ajouter un personnage avec quatre bras, ça fait toujours son petit effet.
(© WB Games)