Les femmes, premières victimes du changement climatique

Les femmes, premières victimes du changement climatique

À moins d’un mois du lancement de la COP21, une centaine de personnalités du monde politique, économique, scientifique et culturel lancent l’appel “Soutenir les femmes face au changement climatique : pourquoi nous nous engageons” visant à mobiliser les politiques et la société civile de tous les continents.
Le dérèglement climatique a des conséquences encore plus graves pour les femmes que pour les hommes dans les pays en développement. De façon systémique, le changement climatique affecte en premier lieu les populations les plus à risque et les plus pauvres. Or, dans les régions du Sud – principalement en Afrique et en Asie – les femmes représentent 70% de la population vivant sous le seuil de pauvreté, avec moins de 1 dollar par jour.
Les changements climatiques apparaissent dès lors comme des facteurs aggravants à leur quotidien difficile, si ce n’est à leur survie. Les problèmes liés au développement et aux inégalités deviennent ainsi inextricables des questions d’ordre environnemental. 

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D’après Colette Benoudji de l’ONG Lead Tchad, l’insécurité alimentaire est intrinsèquement liée à l’insécurité physique notamment dans les régions subsahariennes. Au Sahel par exemple, l’explosion de la criminalité via des groupes armés comme Boko Haram vient se superposer, notamment en conséquence d’une insécurité alimentaire déjà bien ancrée.
Les catastrophes climatiques comme les inondations, les sécheresses ou les famines désorganisent les réseaux de protection locaux. Les femmes et les jeunes filles sont souvent victimes d’intimidation, de violence sexiste, de harcèlement sexuel et de viol pendant les catastrophes. Du fait de la répétition des catastrophes climatiques, elles courent un plus grand danger d’être victimes de la la traite organisée d’êtres humains.
Pourtant, ces femmes agricultrices des pays du Sud ne cessent d’innover à l’échelle locale, s’affichant comme des actrices majeures sur le plan du développement durable. Leurs efforts ne seront donc efficaces que si leurs actions sont valorisées et financées, et à condition qu’elles puissent exercer pleinement leurs droits.
En cela, signer l’appel “Soutenir les femmes face au changement climatique” pourrait pousser les leaders réunis à l’occasion de la COP21 à lutter contre les inégalités homme-femme face au changement climatique.