A l’heure des bilans de fin d’année, le collectif The Representation vient de dévoiler dans une vidéo un aperçu de la place de la femme dans les médias en 2013.
Le Monde, YouTube, Facebook, Twitter… en cette fin d’année 2013, tout le monde établit son bilan. Chacun revient à sa manière sur les douze derniers mois en se remémorant les évènements qui les ont marqués. C’est également ce qu’a entrepris le collectif The Representation, qui utilise le film et des contenus multimédia pour mettre en lumière les inégalités générées par les stéréotypes de genres.
Dans une courte vidéo intitulée How the Media failed Woman in 2013, le collectif a compilé plusieurs faits marquants impliquant des femmes en 2013. Et il y a du bon et du moins bon.
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La femme objet est toujours d’actualité
La vidéo commence sur plusieurs notes positives, en soulignant que cette année, on retrouve au cinéma deux héroïnes féminines (The Hunger Games, Gravity) dans deux des plus gros succès au box-office. C’est aussi la première fois depuis vingt ans qu’une actrice noire (Kerry Washington) est nominée pour les Emmy Awards, et les femmes ont aussi occupé une plus grande place dans le journalisme à la télévision américaine (Katie Couric à Yahoo!, Gwen Ifill et Judy Woodruff à Newshour). Mais après ces quelques évènements marquants, la vidéo veut surtout rappeler que la place des femmes dans les médias – et surtout dans la publicité – est encore beaucoup trop cantonnée à celle de femme objet.
En démarrant par une série de publicités dans lesquels on découvre des femmes en bikini pour vendre tout et n’importe quoi, le collectif poursuit en compilant quelques clips – dont celui polémique de Robin Thick “Blurred Lines” – qui montrent la gent féminine adoptant des attitudes ultra-sexualisées. Et si l’on regarde d’ailleurs le classement des clips les plus vus sur VEVO cette année, on découvre que la plupart mettent en scènes des filles dénudées, de Miley Cyrus à Rihanna.
Les femmes aussi sont sexistes
Si la vidéo souligne également les attitudes cavalières de certains journalistes – au sujet du viol, de Beyoncé qui s’est mariée avec un “mec riche”, des sportives et leur look “peu féminin” ou encore des femmes politiques qualifiées d’hystériques dès qu’elles haussent un peu le ton – on remarque également que ce ne sont pas uniquement les hommes qui véhiculent les stéréotypes. Les femmes y participent également, avec notamment Joan Rivers qui critique le poids de la chanteuse Adèle. Rush Limbaugh, lui, insinue que le succès de Beyoncé est lié à sa relation avec Jay-Z.
Comme tend à démontrer le collectif avec ce bilan, bien que la place des femmes dans la société et les médias ait évolué, il n’en demeure pas moins que beaucoup reste à faire. L’étude du Women’s Media Center, The Status of Women in the U.S. Media 2013, indique qu’en 2012 aux Etats-Unis (année d’élection présidentielle), ce sont avant tout des hommes qui ont été cités dans la presse écrite (69,4 % de citations d’intervenants masculins), à la télévision (77 %) et sur les radios publiques (69,4 %). Et comme le rappelle cette infographie sur l’inégalité homme-femme au cinéma, on ne compte que 9% de réalisatrices et 15% de scénaristes à Hollywood.