Facebook a développé un système pour “lire” ses mails sur sa peau

Facebook a développé un système pour “lire” ses mails sur sa peau

Une équipe de chercheurs du réseau social a dévoilé un appareil qui permet de traduire une centaine de mots en sensations sur la peau du bras.

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Avez-vous toujours rêvé de recevoir vos e-mails sous la forme d’impulsions électriques transmises sur la peau de votre bras grâce à une sorte de dispositif portable attaché à votre poignet et capable de vous réveiller au milieu de la nuit sous l’effet de la douleur d’un mail de relance des impôts épelé à grands coups de châtaignes électriques ? Non ? Étonnant.

Pour tous les autres, ceux qui rêvent chaque nuit de cette sorte d’utopie technologique et se réveillent souvent déçu par le manque d’interactivité du présent, une équipe de chercheurs de Facebook vient de présenter un appareil, comme le rapporte MIT Technology Review, capable de transformer les e-mails en petits picotements de la peau.

Le prototype, dont le concept avait été dévoilé pour la première fois l’année dernière à l’occasion de la conférence des développeurs de Facebook, la F8, se présente pour le moment comme une sorte de manche, bardée d’électrodes, à enfiler sur l’avant-bras. Une fois connectée à un ordinateur et au logiciel adéquat, le prototype transforme les mots en sensations distinctes, que ce soit dans le type de sensation ou dans l’endroit de l’épiderme où elles sont appliquées.

500 mots en 3 heures d’apprentissage

Très bien, mais comment ça fonctionne ? Selon MIT Technology Review, le système se base sur les langages braille et Tadoma – une autre méthode de communication à destination des malentendants et malvoyants, qui placent leur main sur la joue de leur interlocuteur pour ressentir les vibrations des cordes vocales et traduire les mots parlés.

Il aurait pour objectif de développer un langage propre aux vêtements connectés et autres montres intelligentes, qui pourraient vous transmettre des informations précises (de vrais mots) par vibrations, via l’épiderme, sans pour autant nécessiter votre attention franche. Sans compter les potentiels bienfaits pour les personnes à mobilité réduite, malentendantes ou malvoyantes.

Selon les chercheurs, il suffirait de trois petites minutes pour apprendre à quiconque quatre phonèmes distincts – un phonème étant la plus petite unité distincte d’un mot, en dessous de la syllabe. Selon Ali Israr, le responsable du projet, une heure et demie de boulot vous permettrait d’apprendre à reconnaître une centaine de mots avec 90 % de précision, et de faire passer votre vocabulaire à 500 mots avec une heure et demie supplémentaire, ce qui est toujours mieux que votre méthode Duolingo de japonais débutant écoutée chaque matin dans la ligne 13.

Bon, pour le moment, la technique ne crache que 4 à 10 mots par minute, ce qui complique un peu la communication. On est d’accord, ça fait encore beaucoup trop de boulot pour apprendre un truc qui, pour le moment, ne sert quasiment à rien.

Tâchons cependant de détacher notre regard de l’horizon flamboyant du présent pour le porter plus loin et entrevoir un monde où humains et machines, bien installés dans leur relation symbiotique, partageraient ce drôle de langage fait de vibrations distinctes, où les messages se ressentiraient plus qu’ils ne se liraient et se taperaient par la pensée, où l’on apprendrait dès le plus jeune âge l’étrange idiome ronronnant des machines intelligentes et où tout, ici-bas, ne serait qu’harmonie.