Le de Young Museum, à San Francisco, va présenter en 2018 une exposition consacrée à la mode dans l’islam. Une exploration du style, mais aussi de la culture et des traditions musulmanes.
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Le musée de Young de San Francisco, qui a récemment conquis les foules avec des expositions sur de grands couturiers comme Jean Paul Gauthier, Yves Saint Laurent ou encore Oscar de la Renta, a décidé de s’intéresser au voile islamique, un vêtement qui a souvent fait l’objet de polémiques politiques et sociales, mais dont l’aspect esthétique est peu étudié. Pour sa première grosse exposition, qui ouvrira à l’automne 2018, Max Hollein, le nouveau directeur du de Young Museum, a choisi d’aborder le sujet de la mode dans l’islam. “Il y a probablement des gens qui ne pensent même pas que la mode existe dans l’islam, dit-il au New York Times. Mais si vous regardez en Arabie saoudite, à Dubai ou à Beyrouth, la mode est vraiment dynamique, et ça permet d’élargir à des développements politiques et sociaux, à des habitudes ou des incompréhensions culturelles.”
Max Hollein voudrait explorer à travers cette exposition l’aspect contradictoire du voile. Porté pour éloigner les regards selon la tradition religieuse, il est aussi utilisé par certaines comme un accessoire de mode. Un accessoire qui a d’ailleurs été repris par de grandes maisons comme Yves Saint Laurent. Le grand couturier était lui-même fasciné par le style des femmes d’Afrique du Nord. Il s’est notamment beaucoup inspiré plus du Maroc, où il se rendait fréquemment. En 2016, Dolce & Gabbana et Chanel avaient chacun lancé leur propre collection de hijabs et autres “accessoires de mode islamique”.
L’exposition va donc se pencher sur les habitudes vestimentaires du monde musulman, traditionnellement éloignées des extravagances du monde de la mode. L’exposition va notamment mettre en relation les travaux de stylistes de différents horizons. Ainsi, d’Iman Aldebe à Hussein Chalayan en passant par Dolce & Gabbana, plusieurs versions du hijab seront présentées aux visiteurs du musée de Young. En étudiant son esthétique, Max Hollein espère également toucher sa dimension historique, culturelle et sociale. “Nous avons rassemblé un certain nombre de spécialistes et de chercheurs pour développer ce projet qui étudie d’une part l’histoire de cette culture et d’autre part le style“, explique le directeur du musée.
Les expositions consacrées à la mode sont souvent financées par des marques de haute couture, ce qui leur donne parfois l’aspect d’une gigantesque campagne publicitaire. Mais Max Hollein préfère que ça ne soit pas le cas cette fois-ci : “Cela nous ferait partir dans une direction particulière. Nous souhaitons appliquer ici la même rigueur que celle dont nous aurions fait preuve pour l’expo d’un grand maître” a-t-il conclu.