De David Robert Jones à Ziggy Stardust
Éric De Visscher, directeur du Musée de la Musique, explique que l’exposition s’appesantira sur “l’identité avant tout”, et jettera un regard acéré sur “les multiples personnages qu’il a incarnés : Major Tom, Aladdin Sane, etc. Ce travail autour du physique et du costume a été voulu par les concepteurs Victoria Broackes et Geoffrey Marsh. Il a touché beaucoup d’horizons artistiques ! La musique, oui, mais aussi le stylisme, le cinéma… “ Il ajoute :
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De notre côté, nous renforcerons les axes musicaux de l’exposition, en montrant comment il s’est inspiré de nombreux genres musicaux différents pour développer son œuvre, tapant dans la pop, la soul, le rock, mais aussi le punk, par exemple. La Philharmonie essayera donc de donner une vraie substance musicale à David Bowie is… .
Icône transgenre
Alors que la nouvelle Philharmonie de Paris sera inaugurée le 14 janvier 2015, cette exposition fait figure de premier événement rock dans un bâtiment qui accueillera surtout du classique. Pourtant, Bowie est tout sauf une contradiction pour Éric De Visscher :
Cette expo s’inscrit dans la continuité d’autres conduites par la Cité de la Musique comme Lennon, Hendrix, Dylan… ou encore Miles, Django, etc. Autour de ces grandes figures pop rock, Bowie a toujours occupé une place particulière. Ici, on a toujours eu envie d’avoir quelque chose sur lui et vu l’ampleur de l’exposition à Londres, on s’est vite placés sur le projet.
En fait, Bowie représente peut-être l’unique figure rock respectée par quantité d’obédiences musicales. Éric De Visscher l’atteste :
Il est l’un des seuls à pouvoir générer un tel mélange des musiques et des publics. D’ailleurs, aujourd’hui, de nombreux musiciens se revendiquent de Bowie, notamment dans les chemins de l’identité et de la création de personnages qu’il a balisés.
Une Philharmonie toute neuve
Située aux abords du Parc de la Villette de Paris, la Philharmonie est un projet architectural qui réunit l’actuelle Cité de la Musique et un nouveau bâtiment à l’architecture ambitieuse signé Jean Nouvel. “Pilier artistique” de ce nouveau bâtiment, l’Orchestre de Paris y tiendra résidence avec l’Ensemble intercontemporain. Associées, on compte aussi les formations de l’Orchestre de chambre de Paris, l’Orchestre national d’Île-de-France ainsi que les Arts Florissants.
Salle de concert, la nouvelle Philharmonie se dote aussi d’une mission pédagogique et d’un espace d’exposition. Postulat de départ : le classique fait peur. L’idée est donc de le dépoussiérer en s’adressant “à tous les amateurs, au sens le plus large du terme.” D’ailleurs, comme en atteste l’exposition sur Bowie, les musiques savantes côtoieront les musiques populaires et actuelles en toute harmonie. Le directeur du Musée de la Musique parie sur la diversité : “nous avons prévu un week-end indien en janvier, la venue d’Ibrahim Maalouf en février… En parallèle de celle de Bowie, une exposition Pierre Boulez se tiendra également en nos murs.”