Rencontre avec Études Studio, la marque de mode urbaine qui met en lumière l’art et les sous-cultures à travers ses vêtements.
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Créée en 2012, la marque parisienne Études Studio ne cesse de séduire la sphère mode. Nous avons eu l’occasion de rencontrer ses créateurs. Retour sur les débuts du label, son engagement, ses influences et ses (gros) projets à venir.
Du graff au graphisme, les débuts d’Études Studio
Liés par leur passion pour le graff, Aurélien et Jérémie se sont rencontrés dès l’adolescence. Et depuis, ils ne se sont plus quittés. Très vite, ils ont souhaité développer un projet commun sans pour autant se limiter au graffiti.
La mode était l’un des supports les plus complémentaires, selon eux, qui leur permettait notamment d’allier le design, l’art, le graphisme ou encore la photographie. Ils proposent une vision de la mode qui reflète à merveille notre époque, où les frontières entre les différents domaines artistiques deviennent de plus en plus floues.
Au début des années 2000, ils commencent alors leur association professionnelle en faisant de la direction artistique pour des marques. Ils créaient d’ores et déjà quelques produits mode. Ce n’est que douze ans plus tard que leur projet Études Studio voit le jour.
Pour cela, les deux jeunes hommes ont rassemblé de nombreuses personnes avec qui ils avaient collaboré auparavant. Études Studio prend alors la forme d’un collectif de mode et d’art urbain, et cette approche avant-gardiste a incontestablement participé à leur réussite.
Études Studio, ou l’envie de casser les frontières au sein de l’art
Si aucun des deux hommes n’a fait des études en mode, Aurélien et Jérémie touchent absolument à tout dans leurs collections : qu’il s’agisse du stylisme, de la confection des moodboards ou encore le choix des mannequins.
“On a choisi la mode parce que pour nous, c’est un exercice complet qui nous permet de toucher à tous les domaines. Avec Études Studio, la mode trouve des liens intrinsèques avec le graphisme, la communication, la musique ou encore l’architecture. En fait, on ne veut pas se limiter à n’être qu’une marque de mode”, précisent-ils.
Études Studio, c’est le souhait de faire des vêtements innovants tout en variant les thématiques, toutes révélatrices d’une époque. C’est donc avec cette envie de casser les frontières, tout en conservant une cohérence qui perdure au fil de leurs collections et une certaine approche sociologique que Jérémie et Aurélien ont réussi à faire leurs preuves au sein de la fashion sphère.
Études Studio, une mode urbaine engagée
À chaque collection, la marque parisienne essaie d’avoir des messages engagés mais différents. “On a la chance de pouvoir prendre la parole donc ça nous tient à cœur qu’il y ait un message à chaque défilé”, expliquent-ils.
La différenciation, tel est leur mot d’ordre, et la marginalité, leur fil conducteur. Effectivement, les deux fondateurs de la marque reconnaissent que le thème des cultures alternatives est un sujet redondant chez Études Studio.
“C’est toujours ce lien aux sous-cultures que l’on retrouve aux prémices de chacune de nos collections. Une culture qui se crée à un moment précis dans l’histoire, c’est quelque chose qui nous a toujours beaucoup inspirés. Par exemple, on a déjà travaillé autour des raves ou des hobos, pour ne citer qu’eux”, ajoutent-ils.
Avoir des propos qui divergent ainsi que des degrés de lectures différents pour chacune des collections, c’est indéniablement l’un des points forts de la marque.
Une dernière collection qui rend hommage à la jeunesse américaine
Pour leur dernière collection présentée en juin dernier, Jérémie et Aurélien ont été inspirés par le mouvement hip-hop ainsi que par toute l’esthétique liée à l’univers des westerns et des cow-boys. “Dès le départ, nous avions en tête les photographies de Martha Camarillo“, précisent-ils. Pour cela, les deux jeunes hommes se sont associés à l’emblématique marque hip-hop Karl Kani, ainsi qu’avec le peintre californien Henri Taylor.
Une collection printemps-été 2019 qui dévoile une jeunesse américaine libre et cosmopolite. Les intemporelles santiags s’associent au denim multicolore et les flammes portées par les skaters de Venice Beach trouvent leur place aux côtés des vestes à franges. Notre gros coup de cœur, c’est leur capsule avec l’artiste Henri Taylor. Celle-ci révèle des chemises en soie ornées des emblématiques portraits colorés du peintre. Une collection douce et colorée, qui revisite brillamment certains classiques avec des coupes modernes et intemporelles.
Une marque qui prône l’art et la culture
Aurélien et Jérémie sont passionnés par l’art et c’est cette passion qui fait la force de leur marque. Études Studio, ce n’est pas que de la mode, c’est une marque d’art.
À côté de la mode, ils consacrent une majeure partie de leur temps à l’édition. Les deux amis ont d’ailleurs déjà édité une petite quinzaine de livres, et récemment, ils ont collaboré avec un designer sur une série de meubles.
Études Studio vient prouver que la mode est un art à part entière tant elle aspire à éveiller la curiosité de sa clientèle avec ses nombreuses collaborations artistiques. Lorsqu’on leur demande qui achète du Études Studio, ils répondent immédiatement : “les gens curieux qui ont une certaine sensibilité artistique.”
Aurélien et Jérémie sont des artistes polyvalents, et dévoilent un travail éclectique et engagé au fil des années. Depuis six ans, ils ont réussi à créer leur propre univers, et continuent de nous séduire par leur démarche artistique et leurs collections si révélatrices de notre époque.
De nombreuses collaborations à venir
La rentrée d’Études Studio s’annonce chargée ! Le 8 septembre prochain, la marque sortira sa sneakers en collab’ avec Adidas. Elle dévoilera également son autre collaboration, cette fois-ci avec le New York Times qui avait été annoncée en janvier dernier.
Enfin, en octobre prochain, ils sortiront leur livre qui retrace tous les projets d’Études Studio depuis sa création. Pour le reste, il faudra faire preuve de patience. Entre la musique, le design, l’architecture, le graphisme, la mode ou encore la photographie… Ils n’ont pas fini de nous surprendre.